Évangile selon saint Luc commenté verset par verset

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CHAPITRE 24

Luc 24.1 Mais, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles se rendirent au tombeau, avec les aromates qu’elles avaient préparés. Luc 24, 1-8 = Matth. 28, 1-10 ; Marc. 16, 1-8. – La résurrection de Jésus et ses preuves. 24, 1-43. Il y a des variantes dans les quatre récits : les écrivains sacrés se rencontrent sur les points principaux et se séparent sur les détails. S. Luc demeure ici fidèle à son caractère habituel : tantôt il abrège, tantôt il s’étend longuement sur un épisode spécial. Il ne dit rien des apparitions de Jésus en Galilée.  – De grand matin, elles avaient hâte d’accomplir leur tâche douloureuse et sacrée. – Avec les aromates. cf. 23, 56. détail spécial au troisième Évangile.

Luc 24.2 Elles virent que la pierre avait été roulée loin du tombeau, – Elles trouvèrent la pierre roulée… Quelle pierre ? S. Luc ne l’a pas mentionnée précédemment ; mais il la supposait connue de ses lecteurs. En effet la catéchèse apostolique, non moins que les récits de S. Matthieu (27, 60) et de S. Marc (15, 46), l’avaient rendue partout célèbre. C’était le gôlal des Juifs, la pierre grande et large avec laquelle ils bouchent ou ferment la partie supérieure de la bouche du tombeau.

Luc 24.3 et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. – Une seconde surprise autrement grande les attendait : étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps… Ce dernier détail est une particularité de S. Luc. Remarquez l’association des noms Seigneur Jésus. On ne la trouve pas ailleurs dans les Évangiles, quoiqu’elle apparaisse quarante fois environ dans les Actes et les Lettres.

Luc 24.4 Tandis qu’elles étaient remplies d’anxiété à ce sujet, voici que deux hommes, vêtus de robes resplendissantes, parurent debout auprès d’elles.Elles étaient remplies d’anxiété. C’est une autre particularité de notre évangéliste. – Les locutions Voici que relèvent le caractère inattendu et soudain de l’apparition. – Deux hommes…parurent. C’étaient des anges évidemment ; mais on les appelle des hommes d’après la forme extérieure sous laquelle ils se manifestaient. cf. Actes 1, 10. S. Matthieu et S. Marc ne parlant que d’un seul ange, le rationalisme n’a pas manqué de crier à la contradiction. Les exégètes croyants répondent ou bien que S. Luc ne raconte pas absolument le même fait, ou que les deux autres synoptiques se sont bornés à signaler celui des anges qui adressa la parole aux saintes femmes. Voyez S. Marc. « Froids éplucheurs de contradictions, disait énergiquement Lessing à nos adversaires, ne voyez‑vous pas donc pas que les évangélistes ne comptent pas les anges ? Tout le tombeau, tout le district qui environnait le tombeau, étaient remplis d’anges invisibles. Il n’y avait pas là seulement deux anges semblables à deux sentinelles laissées devant l’habitation d’un général même après son départ ; il y en avait des millions : et ce n’était ni toujours le même, ni toujours les deux mêmes, qui apparaissaient. Tantôt l’un se montrait, tantôt l’autre ; tantôt ici, tantôt là ; tantôt seul, tantôt en compagnie ; ils disaient tantôt ceci, tantôt cela ». – Vêtus de robes resplendissantes. Resplendir dans les sens de lancer des éclairs.

Luc 24.5 Comme, dans leur épouvante, elles inclinaient le visage vers la terre, ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?Visage vers la terre… Détail pittoresque omis cependant par les autres récits. M. L. Abbott l’explique d’une manière bien terne quand il prétend que les saintes femmes s’inclinaient pour saluer les anges. Non. Ce geste était le résultat naturel, spontané, de la frayeur et du respect réunis. On peut ajouter que l’éclat des vêtements angéliques obligeait aussi pour sa part les visiteuses du S. Sépulcre à tenir les yeux baissés. – Pourquoi cherchez‑vous… ? On croirait entendre le ton d’un léger blâme sous cette forme interrogative, qui est spéciale au troisième Évangile. cf. Actes 1, 11. Du moins, elle fait très bien ressortir l’inutilité des recherches en question. – Celui qui est vivant : article plein d’emphase, le vivant par excellence, cf. Apocalypse 1, 17-18, où Jésus dit de lui‑même : « Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts ». – Parmi les morts. C’est‑à‑dire dans un lieu destiné à recevoir les morts. Chercher la vie dans le tombeau, n’est‑ce‑pas un contre‑sens étrange ?

Luc 24.6 Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée : 7 Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. » – Ces mots du messager céleste ont été presque identiquement conservés dans les trois narrations synoptiques : ce sont d’ailleurs les plus importants de son allocution. – L’appel aux souvenirs des saintes amies de Jésus, Souvenez‑vous…, jusqu’à la fin du v. 7, est encore une particularité de notre évangéliste. cf. Matth. 28, 7 ; Marc. 16, 7. – Ce qu’il vous a dit. Elles avaient donc entendu elles aussi, probablement tandis qu’elles accompagnaient le Sauveur dans ses pérégrinations de Galilée (cf. 8, 1-3 ; 9, 44 ; Marc. 9, 29 et ss.), quelques‑unes de ses prophéties relatives à sa mort et à sa résurrection. – Livré entre les mains des pécheurs. Il faut prendre cette épithète dans le sens spécial que lui donnaient les Juifs ; or, pour eux, pécheur équivalait fréquemment à païen, cf. Galates 2, 15.

Luc 24.8 Elles se ressouvinrent alors des paroles de Jésus, – Elles se ressouvinrent… Elles avaient oublié des paroles qu’elles n’avaient pas comprises (cf. 9, 45) ; maintenant que la prophétie de Jésus reçoit des faits une interprétation lumineuse, elles s’en souviennent. Ce phénomène psychologique, signalé seulement par S. Luc, est confirmé par une expérience journalière.

Luc 24.9 et, à leur retour du tombeau, elles rapportèrent toutes ces choses aux Onze et à tous les autres.De retour… elles rapportèrent. cf. Matth. 28, 8. Au contraire, d’après S. Marc, 16, 8, « Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles‑mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ». Mais les narrateurs envisagent deux moments distincts, cf. commentaire S. Marc. Tout effrayées, les saintes femmes gardèrent d’abord le silence sur ce qu’elles venaient de voir et d’entendre ; toutefois, rassurées bientôt, elles se hâtèrent d’aller porter la bonne nouvelle aux onze et à tous les autres, c’est‑à‑dire aux autres disciples, car ceux des amis de Jésus qui se trouvaient alors à Jérusalem s’étaient naturellement cherchés et réunis depuis la mort de leur Maître, et ils attendaient ensemble les événements.

Luc 24.10 Celles qui dirent ces choses aux Apôtres étaient Marie-Madeleine, Jeanne, Marie, mère de Jacques et leurs autres compagnes.Marie Madeleine et Jeanne. Marie Madeleine est associée par tous les évangélistes à la résurrection de Notre‑Seigneur : S. Luc seul mentionne le nom de Jeanne. cf. 8, 3 et l’explication. – Et les autres… Entre autres Salomé, dont parle S. Marc, 16, 1 ; peut‑être également Suzanne, 8, 3.

Luc 24.11 Mais ils regardèrent leurs discours comme un délire et ils ne crurent pas ces femmes. Comme un délire… L’expression est d’une énergie singulière. Ce mot et ce détail sont propres à S. Luc. – Ils ne crurent pas ces femmes. Dans le grec, l’imparfait dénote mieux encore une incrédulité obstinée, qui refuserait de se laisser vaincre.

Luc 24.12 Toutefois Pierre se leva et courut au tombeau et, s’étant penché, il ne vit que les linges par terre et il s’en alla chez lui, s’étonnant de ce qui était arrivé.Pierre, se leva…. Heureux contraste entre S. Pierre et les autres disciples. Lui du moins, avant de rejeter le témoignage des saintes femmes, veut le contrôler personnellement. – Courut au tombeau. détail graphique, bien naturel dans la circonstance, et tout à fait conforme au caractère ardent du prince des apôtres. Quels sentiments devaient agiter alors le cœur de S. Pierre. – S’étant penché : nouveau détail très pittoresque. L’entrée des tombeaux était généralement assez basse. – Les linges par terre. cf. Jean 20, 6-7, où la narration est encore plus précise. – Il s’en alla, s’étonnant… Il s’étonnait de voir comment les linges seuls qui avaient servi à recouvrir le corps embaumé de myrrhe, avaient été laissés, ou quelles circonstances avaient favorisé le voleur à ce point, qu’au milieu des gardes qui environnaient le tombeau, il ait eu le temps de débarrasser le corps des linges qui l’entouraient avant de l’enlever.

Luc 24.13 Or, ce même jour, deux disciples étaient en route vers un village nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, Lc 13-35 = Mc 16, 12-13. C’est là une des pages les mieux écrites du troisième Évangile : tous les critiques sont d’accord pour l’admirer. « L’épisode des disciples d’Emmaüs, dit M. Renan, est un des récits les plus fins, les plus nuancés qu’il y ait dans aucune langue ». Les Évangiles et la seconde génération chrétienne, p. 282. L’évangéliste peintre et psychologue s’y révèle merveilleusement. Presque tous les détails lui appartiennent en propre, car S. Marc ne fait que signaler l’incident en gros. – Or, ce même jour présage un nouvel événement extraordinaire dans cette journée si remplie de miracles. – Deux disciples : c’est‑à‑dire, du groupe des disciples mentionnés au v. 9. Ce n’étaient certainement pas des apôtres. cf. v. 33. – Étaient en route. D’après l’ensemble du récit ils avaient dû quitter Jérusalem dans l’après‑midi, vers 14 ou 15 heures, puisqu’ils arrivèrent à Emmaüs peu avant le coucher du soleil, qui avait lieu vers 18 heures à cette époque de l’année, et que la distance à parcourir était de  11 kilomètres. – Un village nommé Emmaüs. Depuis l’époque des croisades, le clergé et les catholiques de Palestine vénèrent au village d’El Qubeibeh, situé au N. O. et à environ trois lieues de Jérusalem (précisément la distance voulue), le mystère de l’apparition du divin Ressuscité. Le lieu est confié à la garde les moines de saint François d’Assise, les Franciscains.

Luc 24.14 et ils s’entretenaient de tous ces événements. – Voyez les détails aux vv. 19-20. Chemin faisant, les deux disciples repassaient donc ensemble les derniers incidents de la vie de Notre‑Seigneur, et cherchaient à se les expliquer (v. 15).

Luc 24.15 Pendant qu’ils discouraient, échangeant leurs pensées, Jésus lui-même les joignit et fit route avec eux,Jésus lui‑même les joignit : détail pittoresque. D’après le contexte (cf. v. 18) il les rejoignit par derrière, comme s’il venait également de Jérusalem. L’imparfait « marchait » indique qu’il marcha quelque temps en silence auprès d’eux.

Luc 24.16 mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu’ils ne le reconnaissaient pas. – Cette réflexion de l’évangéliste explique pourquoi les disciples ne reconnurent pas immédiatement le Sauveur : un voile avait été jeté devant leurs yeux d’une manière surnaturelle. Voyez des faits analogues dans S. Jean, 20, 14 ; 21, 4. S. Marc, 16, 13, signale un autre motif de la méprise des deux voyageurs : « il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux ». On voit, en réunissant les récits, qu’elle provint tout ensemble du dedans (S. Luc) et du dehors (S. Marc).

Luc 24.17 Il leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. – Jésus adresse enfin la parole aux disciples, à la façon d’un ami compatissant. Il agit comme s’il s’était aperçu à leur conversation, depuis qu’il les avait rejoints, qu’une vive inquiétude pesait sur eux, mais sans qu’il eût pu en saisir tout l’objet. – De quoi discutez-vous… Le verbe grec est très expressif. On ne le trouve qu’en cet endroit du Nouveau Testament.

Luc 24.18 L’un d’eux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger venu à Jérusalem, qui ne sache pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ?L’un d’eux nommé Cléophas. Comme on l’a dit justement, la mention d’un nom si obscur prouve la véracité de l’historien. Les exégètes se demandent depuis des siècles, sans pouvoir se mettre d’accord, si celui qui le portait doit être confondu avec le Cléophas de S. Jean, 19, 25. L’opinion négative nous paraît présenter une plus grande vraisemblance, 1° parce que Cléophas est un nom grec, tandis que Clopas est une transformation de l’araméen ; 2° parce que S. Luc, en d’autres endroits de ses écrits (4, 15 ; Actes 1, 13), appelle Alphée ce Clopas ou Chalpaï de S. Jean, qui était le père de S. Jacques‑le‑Mineur. Néanmoins des auteurs importants sont partisans de l’identité. – Quel était l’autre disciple ? On est réduit sur ce point aux conjectures ; mais les conjectures n’ont pas manqué. Il se nommait Simon d’après Origène, Ammaon (habitant d’Emmaüs?) d’après S. Ambroise. S. Épiphane l’identifie à Nathanaël, Lightfoot au prince des apôtres, Wieseler à S. Jacques fils d’Alphée ; Théophylacte, Nicéphore, MM. J. P. Lange et Godet à S. Luc lui‑même. Ces hypothèses se réfutent d’elles‑mêmes. – Le seul étranger venu à Jérusalem, qui ne sache pas… Paroles qui dénotent un vif étonnement. Comment pouvez‑vous ignorer ces choses ? Tous ceux qui étaient dernièrement à Jérusalem les savent. Étranger, pèlerin, en résidence temporaire à Jérusalem pendant la Pâque et les autres fêtes analogues : Cléophas put aisément conclure de l’ignorance apparente de son interlocuteur qu’il n’était pas un habitant de la capitale.

Luc 24.19 Quelles choses ? » leur dit-il. Ils répondirent : « Les faits concernant Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple :Quelles choses ? Jésus incite les disciples à parler, pour faire ensuite plus complètement leur instruction. – Ils répondirent. Peut‑être Cléophas fut‑il encore le porte‑parole, et alors nous aurions ici le pluriel « de catégorie ». Ou bien les deux voyageurs parlèrent à tour de rôle, se complétant l’un l’autre, ce qui paraît plus en rapport avec l’entrain qu’ils devaient mettre dans une conversation si pleine d’intérêt pour eux. Néanmoins c’est d’une manière très arbitraire qu’on a voulu parfois (Kuinoel, etc.) déterminer la part exacte de chacun d’eux. – Jésus de Nazareth. Telle était l’appellation populaire de Notre‑Seigneur en Palestine. – Un prophète… Voyez, Actes 2, 22, une description parallèle à celle‑ci. – Puissant en œuvres et en paroles. Belle expression, toute classique. cf. Thucydide, 1, 139, où Périclès est représenté comme l’homme… le plus habile dans la parole et l’action. Dans son célèbre discours, Actes 7, 22, S. Étienne dit aussi de Moïse qu’il était « puissant par ses paroles et par ses actes ». Et en réalité, n’est‑ce pas par la parole et par l’action que les hommes révèlent leur puissance ? Ici, les œuvres sont mises en avant, parce que c’est surtout au moyen de ses œuvres que Jésus s’était manifesté comme le prophète envoyé de Dieu ». – Devant Dieu et devant tout le peuple. Les miracles du Sauveur avaient prouvé que Dieu même était avec lui, et le peuple, avant de se laisser égarer par les Pharisiens et les Sanhédristes, s’était montré plein de déférence et d’admiration pour Jésus, comme l’atteste tant de pages des quatre évangiles.

Luc 24.20 comment les Princes des prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. – Les narrateurs passent maintenant à la catastrophe finale, qui datait de deux jours seulement. Ils disent franchement leur pensée ; sans la moindre hésitation ils attribuent aux membres du grand Conseil, les princes des prêtres et nos chefs, la responsabilité principale dans les événements qui préoccupaient si vivement leurs esprits. Rien de plus exact, nous l’avons vu : Pilate et ses prétoriens n’avaient été que des instruments entre les mains des autorités juives.

Luc 24.21 Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais, avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour que ces choses sont arrivées.Nous espérions… Nous, ses disciples. Ils parlent au passé : c’est que leur confiance a bien diminué depuis deux jours. – Que ce serait lui qui délivrerait Israël. Locution consacrée chez les Juifs pour désigner le Messie. cf. Actes 1, 6, etc. – Mais, introduit une nouvelle idée, un fait qui, après avoir été pour les disciples un motif d’espérance dans leur situation désolée, se transformait en un motif de plus complet désespoir. – Avec tout cela (c’est‑à‑dire outre que Jésus a été condamné et crucifié) c’est aujourd’hui le troisième jour... Tel est le fait en question. Il y a, dans cette manière particulière de mentionner le troisième jour, une allusion évidente à la prophétie par laquelle Notre‑Seigneur avait annoncé qu’il ressusciterait trois jours après sa mort cf. 18, 33 et parall. Ses amis se l’étaient rappelée et avaient conservé quelque espoir le samedi et dans la matinée du dimanche ; mais voici que le troisième jour touchait à sa fin. Sur quoi pouvait‑on compter désormais ?

Luc 24.22 A la vérité, quelques-unes des femmes qui sont avec nous, nous ont fort étonnés : étant allées avant le jour au tombeau, 23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur ont apparu et ont annoncé qu’il est vivant. – Continuant leur narration admirable d’impartialité, les compagnons du divin voyageur arrivent enfin aux événements qui s’étaient passés le matin même, et qui avaient tout d’abord avivé leurs espérances. – Des femmes… nous ont fort étonnés. L’expression grecque corrélative signifie proprement : Nous ont mis hors de nous‑mêmes. Elle décrit fort bien la violente agitation produite dans le cercle des disciples par la nouvelle que leur avaient apportée les saintes femmes. – Des anges leur ont apparu… Deux ouï-dire » consécutifs, celui des femmes et celui des anges. La manière dont les disciples relèvent ce mode d’information montre qu’ils étaient loin d’y ajouter foi. On voit néanmoins, par l’ensemble de leurs paroles, que leur âme était toujours en suspens, quoiqu’elle parût incliner davantage du côté de la défiance.

Luc 24.24 Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé toutes choses comme les femmes l’avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu. »Quelques‑uns des nôtres sont aussi allés… Il suit de là que S. Pierre n’était pas allé seul au tombeau cf. Jean 20, 2 et ss. Il est vraisemblable que d’autres disciples encore l’avaient visité, soit par groupes, soit isolément. Ils trouvèrent donc à leur tour le tombeau vide ; toutefois, ajoutent les narrateurs en termes pleins d’emphase, mais lui, ils ne l’ont vu, semblant sous‑entendre : Ne l’auraient‑ils pas vu lui‑même, s’il était vraiment ressuscité ? Telle fut la conclusion dramatique de leur récit. Certes, quoi que disent les écrivains rationalistes, espérant par leurs assertions audacieuses jeter des doutes sur la Résurrection de Jésus, il n’y a guère d’enthousiasme en tout cela. Il fallut des faits bien palpables pour convaincre des hommes qui espéraient si peu, et dont la foi s’était à demi brisée contre le tombeau de Notre‑Seigneur.

Luc 24.25 Alors Jésus leur dit : « O hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes.Alors Jésus leur dit, Jésus prend la parole. Son exorde consiste en une vive réprimande : hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire. La première épithète (ici seulement dans les Évangiles) retombe sur l’intelligence alourdie, la seconde sur le cœur encore plus lourd des disciples. Les expressions sont très fortes, mais elles n’avaient rien de blessant ; d’autant mieux que les Orientaux usent ordinairement entre eux d’un langage énergique. Du reste, le reproche était tout à fait mérité. – Tout ce qu’on dit les prophètes. Jésus dut appuyer sur le mot « tout », rappelant ainsi à ses compagnons que leur foi n’avait pas été assez universelle : par suite de leurs préjugés ils n’avaient pas cru à toutes les prophéties.

Luc 24.26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît toutes ces choses pour entrer dans sa gloire ? » – Après ce blâme rapide, Jésus se fait, comme durant sa vie mortelle, l’instructeur des disciples. Il aurait pu se manifester immédiatement à eux ; mais il y avait avantage pour eux, et plus encore pour nous, à recevoir du divin pédagogue une sublime leçon de dogme. – Ne fallait‑il pas… ? Remarquez la tournure interrogative. « Fallait » marque une vraie nécessité, étant donnés les décrets providentiels. – Pour entrer dans sa gloire. Ainsi, c’est‑à‑dire par la souffrance et par la mort. La gloire : celle dont le Sauveur jouissait déjà depuis qu’il avait triomphé de la mort, et celle plus grande encore qui l’attendait au ciel. Ainsi donc, « par la croix vers la lumière ». Ce qui paraissait aux disciples inconciliable avec la grandeur du Messie était au contraire pour lui le vrai chemin de la grandeur, cf. Lettre aux Philippiens 2, « 6 bien qu’il fût dans la condition de Dieu, il n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu, 7 mais il s’est anéanti lui-même, en prenant la condition d’esclave, en se rendant semblable aux hommes et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui, 8 il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. 9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, 11 et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur. » Lettre aux  Hébreux 2, « 9 Mais celui qui « a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, » Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tous. 10 En effet, il était bien digne de celui pour qui et par qui sont toutes choses, qu’ayant à conduire à la gloire un grand nombre de fils, il élevât par les souffrances au plus haut degré de perfection le chef qui les a guidés vers le salut. »

Luc 24.27 Puis, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait.Commençant par Moïse. Divers commentateurs, prenant cette locution à la lettre, ont pensé que la démonstration de Jésus recommençait en quelque sorte à chaque prophète ; mais ce sens nous paraît un peu forcé. Il est plus naturel d’admettre qu’il y a une certaine négligence dans la phrase, de sorte qu’elle reviendrait à dire : Jésus commença par Moïse et continua par les Prophètes. Le Sauveur fit ainsi le tour de l’Ancien Testament, relevant dans chaque livre ce qui avait trait à sa personne sacrée. Depuis le Protévangile, Genèse 3, 15, jusqu’aux dernières ligne de Malachie, le champ était aussi vaste qu’admirable, et l’imparfait expliquait (verbe composé, très énergique) montre que Jésus prolongea sa divine leçon. Qui ne donnerait ce qu’il a de plus précieux pour avoir assisté à ce cours d’exégèse, ou  pour en avoir une copie. Nous pouvons cependant indiquer les passages messianiques de l’Ancien Testament qui durent entre tous les autres arrêter Notre‑Seigneur. Ce furent Genèse 3, 15 ; 9, 25-27 ; 12, 3 ; 17, 4 et ss. ; 18, 17 et ss. ; 22, 16-18 ; 27, 27-29 ; 28, 13-15 ; 49, 10 ; Nombres 24, 15-19 ; Deutéronome 18, 15-18 ; Psaume 2, 15 ; 21, 39 (7-9), 44, 109, etc. ; Isaïe 7, 14 ; 9, 6, 7 ; 42, 1 et ss. ; 49, 1 et ss. ; 50, 4-9 ; 53 ; 61, 1-3 ; 63, 1-6 ; Jérémie 23, 1-8 ; 33, 14-16 ; Ézéchiel 34, 23 ; Daniel 7, 13 et 14 ; 9, 24-27 ; Osée 11, 1 ; Michée 5, 2 ; Aggée 2, 8 ; Zacharie 3, 8 ; 6, 12 ; 9, 9 ; 12, 10 ; 13, 7 ; Malachie 3, 1 ; 4, 2. Voyez, Bacuez et Vigouroux, Manuel Biblique, t. 3, p. 142 et s.

Luc 24.28 Lorsqu’ils se trouvaient près du village où ils allaient, lui fit semblant d’aller plus loin. – La route avait dû paraître bien courte aux disciples ravis. – Lui fit semblant d’aller plus loin. S. Luc emploie seul dans le nouveau Testament le verbe grec correspondant à feindre. Cette conduite du Sauveur embarrassait beaucoup les anciens exégètes, parce que divers hérétiques l’avaient alléguée pour prouver que le mensonge est parfois licite, ce qui est faux, cf. Jansenius, Grotius, Estius, et, bien antérieurement, S. Augustin, S. Grégoire, Bède le Vénérable, etc. Ils consacrent parfois des pages entières à excuser le divin Maître, tandis qu’il suffisait de dire qu’en réalité il aurait continué son chemin sans les vives instances des disciples. Nous avons trouvé dans Estius cette belle réflexion : « Il prit l’attitude et le comportement de quelqu’un qui veut continuer sa route.  Et il fit cela pour susciter leur amour et leur bienveillance à son endroit. S. Aug. (Quest. Évang., 2, 51.) : « Il n’y a pas ici de mensonge de la part du Sauveur, car toute feinte n’est pas un mensonge. »

Luc 24.29 Mais ils le pressèrent, en disant : « Reste avec nous, car il se fait tard et déjà le jour baisse. » Et il entra pour rester avec eux. – Les disciples subirent à leur avantage cette dernière épreuve. – Ils le pressèrent. Dans le grec, le verbe signifie littéralement : prier instamment. – Reste avec nous. Étaient‑ils donc d’Emmaüs, comme on l’a parfois déduit de cette invitation ? Le fait est possible en soi ; mais il ne ressort infailliblement ni du pronom nous, ni de la locution il entra pour rester avec eux, qui peut s’entendre de n’importe quelle maison où ils auraient eux‑mêmes reçu l’hospitalité. – Car il se fait tard. Motif dont ils se servent pour persuader Jésus. L’expression le jour baisse est élégante. Elle était usitée en hébreu (Juges 19, 8 et 11 ; Jérémie 6, 4, etc.), de même qu’en grec et en latin. Déjà, omis par la Recepta, existe dans les manuscrits Sinait., B, L.

Luc 24.30 Or, pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain, prononça une bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Pendant qu’il était à table : terme pour désigner la posture qu’on prenait aux repas, cf. 7, 36 ; etc. – Il prit le pain. Jésus ne se conduit pas en simple invité ; il prend aussitôt le rôle de maître du repas, et se met à remplir les fonctions qui incombaient à celui‑ci dans tout repas juif. – Le bénit : c’est‑à‑dire qu’il prononça la berâkah (bénédiction) ou prière que font les Israélites avant de manger, toutes les fois qu’ils sont au moins trois à la même table. Traité Berachoth, f. 45, 1. – Et il le leur donna, à cet instant même eurent lieu les incidents mentionnés au v. 31. Jésus avait‑il transsubstantié ce pain en le bénissant ? Était‑ce la sainte Eucharistie qu’il présentait aux deux disciples ? S. Augustin, Théophylacte, Maldonat, Bisping et d’autres l’ont pensé. La formule employée par l’écrivain sacré est, disent‑ils, à peu près la même que celle de l’institution du divin sacrement de l’autel (cf. 22, 19 et parall.), et on la retrouve en plusieurs passages des Actes (2, 42, 46, etc.) où elle désigne certainement la célébration des saints mystères. De plus, l’effet produit (v. 31) semble digne du pain consacré. Néanmoins tel n’est pas le sentiment commun. Euthymius, Nicolas de Lyre, Cajetan, Jansénius, Estius, Noël Alexandre, Schegg, Curci, etc., regardent comme plus probable que l’évangéliste a voulu parler d’un pain ordinaire. Ils appuient leur assertion 1° sur la généralité des expressions : à tout repas, on bénissait et on rompait le pain avant de le distribuer , « donc, de il prononça une bénédictionon ne peut tirer aucun argument en faveur de la consécration du corps du Seigneur ». (Estius) ; 2° sur ce fait, assurément très grave, qu’il n’est pas question de vin dans la narration : « Certainement, personne n’a jamais essayé de consacrer une eucharistie, au nom du Christ, avec les seules espèces du pain, et sans le vin » (Natal. Alexand.) ; 3° enfin sur l’incertitude qui règne, d’après le contexte, relativement à un autre point important : « Le Christ a été reconnu par les deux disciples dans la distribution du pain, et il disparut aussitôt. Se levant de table aussitôt ils retournèrent à Jérusalem…Il n’est donc pas sûr s’ils mangèrent de ce pain ». (Id.). Ces diverses raisons nous semblent décisives.

Luc 24.31 Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais lui devint invisible à leurs yeux.Alors leurs yeux s’ouvrirent. Ce verbe est fréquemment employé dans les Évangiles pour désigner la guérison miraculeuse des aveugles. cf. Matth. 9, 30 ; 20, 23 ; Jean 9, 10, 14, 17 ; 10, 21 ; 11, 37 , etc. La cécité morale des deux disciples avait été décrite précédemment (v. 16) en termes non moins expressifs. – Et ils le reconnurent. Heureux moment, que les peintres ont ordinairement choisi quand ils ont voulu représenter cet épisode (entre autres Appiani, Bellini, Raphaël, le Titien) ; toutefois il fut aussi rapide que l’éclair, car aussitôt il disparut de devant eux. Cette dernière ligne équivaudrait, d’après Kuinoel, Rosenmüller, etc. à « subitement il se sépara d’eux », ce qui supprime tout miracle. Meyer, quoique rationaliste, l’a mieux comprise : « Luc, dit‑il, veut évidemment décrire une disparition soudaine qui provenait d’une opération divine ». Jésus disparut ainsi en vertu de l’agilité toute céleste que possédait maintenant sa chair ressuscitée : il n’était plus soumis aux lois ordinaires de l’espace et de la pesanteur. cf. v. 36 ; Jean 20, 19, etc.

Luc 24.32 Et ils se dirent l’un à l’autre : « N’est-il pas vrai que notre cœur était tout brûlant au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et qu’il nous expliquait les Écritures ? » – Les disciples, ayant retrouvé un peu de calme, se communiquent leurs impressions. Faisant un examen rétrospectif de ce qu’ils avaient ressenti, ils se rappellent surtout la bienfaisante chaleur qui avait échauffé leurs cœurs tandis que Jésus leur parlait sur la route. Notre cœur était tout brûlant (littéralement, brûlé. Belle métaphore. La tournure grecque exprime la continuité). Tout d’abord ils ne s’étaient pas rendu compte de ce mouvement extraordinaire ; ils savent maintenant qu’ils le devaient à la présence de Jésus. « Ils brûlaient parce qu’ils étaient proches du soleil », Maldonat. cf. 12, 49. – Il nous expliquait les Écritures (littéralement : nous ouvrait les Écritures). Autre image belle et forte. Sans le divin secours la Bible est pour nous un livre fermé ; par contre, les deux disciples sentaient qu’ils n’avaient jamais mieux compris les Écritures qu’au moment où Notre‑Seigneur les leur commentait. Ils sont donc étonnés et confus de n’avoir pas reconnu Jésus sur le champ, aux effets surnaturels qu’ils éprouvaient.

Luc 24.33 Se levant à l’heure même, ils retournèrent à Jérusalem, où ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, 34 qui disaient : « Le Seigneur est vraiment ressuscité et il est apparu à Simon. »A l’heure même : une des locutions favorites de S. Luc, pour dire : à l’instant même. Précédemment, ils avaient dissuadé Jésus de continuer sa route parce que l’heure était avancée (v. 29) ; mais ils n’hésitent pas à reprendre eux‑mêmes le chemin de Jérusalem, tant ils ont hâte d’aller raconter aux autres disciples le grand fait dont ils ont été témoins. Cette conclusion du récit (vv. 33-35) est très mouvementée. – Ils trouvèrent réunis les onze. D’après S. Jean, 20, 24, dix apôtres seulement se trouvaient alors dans le cénacle, puisque S. Thomas était absent ; mais, depuis la mort de Judas, le groupe des 12 apôtres est désigné d’une manière générale et uniforme par ce chiffre. cf. v. 9 ; Marc. 16, 14. – En entrant, les deux nouveaux venus sont accueillis par la joyeuse nouvelle qu’ils pensaient être les premiers à apporter. – Le Seigneur est vraiment ressuscité. Vrai cri de triomphe, qui fut dans l’Église primitive, et qui est encore dans quelques parties de l’Orient, la salutation usitée entre chrétiens au beau jour de Pâque. Le verbe est mis en avant par emphase. « Vraiment » est opposé aux doutes du matin, comme si les disciples eussent voulu dire : Jusqu’ici nous n’avions pas de preuves certaines ; mais actuellement nous avons une garantie infaillible, car il est apparu à Simon. Voyez 1 Corinthiens 15, 1, la confirmation de cette apparition, qui n’est rapportée par aucun autre évangéliste.

Luc 24.35 Eux-mêmes, à leur tour, racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. – Ils racontaient et racontaient encore, comme il ressort de l’imparfait. Ils répondaient ainsi à une bonne nouvelle par une autre bonne nouvelle : ce fut une magnifique antienne pascale. Cf. commentaire S. Marc, la solution de l’antilogie que les rationalistes prétendent trouver ici entre le second et le troisième synoptique.

Luc 24.36 Pendant qu’ils s’entretenaient ainsi, Jésus se présenta au milieu d’eux et leur dit : « La paix soit avec vous. C’est moi, ne craignez pas. » – Luc 36-43 = Marc. 16, 14 ; Jean 20, 19-25. – Pendant qu’ils parlaient, Jésus parut… Début des plus pittoresques. Le récit tout entier est d’ailleurs un vivant tableau. – La paix soit avec vous. C’est la salutation habituelle des Juifs ; mais quelle force particulière n’avait‑elle pas sur les lèvres de Jésus ressuscité.

Luc 24.37 Saisis de stupeur et d’effroi, ils pensaient voir un esprit.Saisis de stupeur et d’effroi : deux expressions synonymes, et toutes les deux très fortes, pour mieux représenter l’effroi de l’assemblée. – Un esprit : un fantôme, un revenant. cf. Matth. 14, 26 ; Actes 23, 8-9 ; Hébreux 12, 23. L’apparition si subite et si imprévue du Sauveur (« alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées », Jean 20, 19) favorisait cette supposition.

Luc 24.38 Mais il leur dit : « Pourquoi vous troublez-vous et pourquoi des doutes s’élèvent-ils dans vos cœurs ? – Jésus rassure d’abord doucement ses amis, v. 38 ; puis il leur démontre que c’est bien lui en personne qui se trouve auprès d’eux, v. 39. – Des doutes : des raisonnements, pour signifier toute sorte de pensées étranges, notamment celle qui vient d’être signalée. – S’élèvent‑ils dans vos cœurs. Expression hébraïque pittoresque, cf. Jérémie 3, 16 ; 4, 15, 17 ; 44, 21, etc. Le cœur est mentionné au lieu de l’esprit, conformément aux règles de la psychologie des Hébreux.

Luc 24.39 Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi. Touchez-moi et considérez qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. »Voyez mes mains et mes pieds. Ces mots supposent de la façon la plus évidente que les mains et les pieds du Sauveur portaient encore, même après la Résurrection, les empreintes des clous qui les avaient percés : autrement, on ne voit pas ce qu’il y aurait eu de caractéristique dans ces parties du corps sacré de Jésus pour prouver son identité (c’est bien moi, avec emphase sur les pronoms). Il est probable que Notre‑Seigneur gardera éternellement ces glorieux stigmates, comme l’ont pensé les Pères. Concluons encore de ce passage que les pieds de Jésus n’avaient pas été seulement attachés à la croix avec des cordes, ainsi qu’on l’a parfois affirmé. – Touchez-moi. « Que vos mains vous persuadent si vos yeux mentent ». S. August. Serm. 69 de Divers. La certitude obtenue par le sens du toucher était en effet plus forte encore que celle que procurent les yeux. – Un esprit n’a ni chair ni os. cf. Homère, Od. 11, 218. Ovide, Metam. 4, 443. « Des ombres exsangues, sans corps ni os ».

Luc 24.40 Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et ses pieds. – Le Sauveur joint aussitôt l’acte à la parole et montre, c’est‑à‑dire fait voir et fait toucher aux disciples ses mains et ses pieds. De Wette est‑il de bonne foi quand il prétend que les apparitions de Jésus ressuscité ont, dans les récits de S. Luc et de S. Jean, « un caractère qui sent le spectre » ? Nous l’excuserions si les Évangiles contenaient des fables analogues à la suivante, citée par Clément d’Alexandrie : S. Jean ayant voulu profiter de la permission que lui donnait le divin Maître, sa main passa à travers le corps de Jésus sans rencontrer la moindre résistance.

Luc 24.41 Comme dans leur joie, ils hésitaient encore à croire et ne revenaient pas de leur étonnement, il leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »Ils hésitaient encore à croire. Cette incrédulité paraît bien étonnante, surtout après le v. 34 qui nous a montré les disciples pleins de foi ; elle est pourtant très naturelle au point de vue psychologique. L’ensemble du récit a mis constamment en relief la difficulté qu’avaient les amis de Jésus à croire en sa Résurrection. Maintenant même que le Seigneur est auprès d’eux, ils osent s’abandonner au doute. Mais la joie rend quelquefois sceptique. « Les miséreux ont ce travers de ne jamais croire aux choses joyeuses », Sénèque, Thyestr. « C’est à peine s’ils croyaient à eux‑mêmes à cause de la joie inopinée », Tite‑Live, 39, 49. Et S. Luc relève précisément cette circonstance avec sa délicatesse habituelle : ils hésitaient encore à croire et ne revenaient pas de leur étonnement. Au reste, dit S. Léon, Serm. 71, ce doute avait pour but providentiel de multiplier en notre faveur les preuves de la Résurrection : « Ils doutèrent pour que nous ne doutions pas ». – Jésus va donner en effet une autre démonstration péremptoire de ce grand miracle (cf. Actes 1, 3 et 4 ; 10, 40 et 41) : Avez‑vous ici quelque chose à manger ?

Luc 24.42 Ils lui présentèrent un morceau de poisson rôti et un rayon de miel. – Les disciples offrent à Jésus les restes de leur frugal souper : un morceau de poisson rôti et un rayon de miel. Le premier de ces mets ne nous oblige pas, quoi que dise M. Renan, à transporter la scène sur les bords du lac de Tibériade, car il est certain d’après le Talmud qu’il y avait de grands arrivages de poisson à Jérusalem au temps des fêtes ; le second est tout à fait palestinien, la Terre promise ayant toujours été décrite comme un pays où coulent le lait et le miel.

Luc 24.43 Il les prit et en mangea devant eux. – Il mangea sous leurs yeux afin de les mieux convaincre. Sans doute, un corps ressuscité n’a nul besoin de nourriture ; mais il conserve néanmoins la faculté de recevoir les aliments et de les absorber en quelque manière. Voyez S. Augustin, de Civitate Dei, 13, 22, Théophylacte, Euthymius, et D. Calmet, h. l. S. Jean, 21, 6, signale une autre circonstance où Notre‑Seigneur prit de la nourriture après sa résurrection.

Luc 24.44 Puis il leur dit : « C’est là ce que je vous disais, étant encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes s’accomplît. » – S. Luc ne donnant plus aucune indication chronologique jusqu’à la fin du chapitre, un lecteur superficiel pourrait supposer d’abord que tous les détails racontés dans les vv. 44-53 se passèrent au soir même de la Résurrection. cf. vv. 13, 33, 36, 43. Mais cela est évidemment impossible pour l’Ascension de Jésus, vv. 50 et ss., qui eut lieu seulement quarante jours plus tard, ainsi que l’affirme explicitement notre évangéliste lui‑même au livre des Actes, 1, 3. Cela est impossible aussi pour la parole du v. 49, « mais demeurez dans la ville », puisqu’elle interdit aux disciples de quitter Jérusalem, tandis que d’autres sources authentiques nous apprennent qu’ils allèrent en Galilée entre la Résurrection et l’Ascension (cf. Matth. 28, 16 et ss. ; Jean 21, 1 et ss.). D’autre part, les recommandations contenues dans les vv. 47, 48 et 49a se retrouvent d’une manière équivalent au début des Actes des apôtres, 1, 8, où elles sont rattachées au jour de l’Ascension : elles ont en outre toute l’apparence d’une parole d’adieu, ce qui nous conduit à la même conclusion. Or, il est bien difficile de les séparer de celles qui précèdent, vv. 44-46, car elles leur sont étroitement liées et pour le fond et pour la forme. Nous sommes ainsi amenés à croire, et c’est aussi l’avis de plusieurs excellents commentateurs (entre autres Maldonat), que ces instructions finales de Jésus ne furent prononcées que peu de temps avant son Ascension. Ici comme en maint autre endroit de l’histoire évangélique, les questions de temps et de lieu auront été négligées parce qu’elles n’avaient qu’une importance secondaire. D’autres critiques cependant placent au moins les vv. 44-47 au soir de la Résurrection. – C’est là ce que je vous disais… Jésus jette en ce moment un regard rétrospectif sur sa vie mortelle, pour rappeler aux disciples les prophéties qu’il leur faisait alors et leur montrer, maintenant que ces prédictions sont accomplies, l’harmonie parfaite qui règne entre elles et les saintes Écritures. Ainsi avaient fait naguère les anges parlant aux saintes femmes 24, 6-8. – étant encore avec vous. Pensée profonde. Jésus n’était plus présent aux disciples de la même manière qu’autrefois. cf. S. Grégoire, Hom. 24 in Evang. – Il fallait que tout ce qui est écrit de moi…s’accomplît… Ces mots retombent directement sur « ce que je vous disais ». Jésus avait donc dit aux siens, de la façon la plus formelle et à bien des reprises, que les prophéties contenues en si grand nombre dans les Saints Livres sur sa personne et sur son œuvre devaient nécessairement et intégralement s’accomplir. Notre‑Seigneur désigne ici l’Ancien Testament par une périphrase dont on trouve plusieurs exemples dans la littérature juive : la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. La loi de Moïse, c’est le Pentateuque, la Thôrah comme disent les Juifs. Les prophètes ou Nebiim qui se divisaient en prophètes antérieurs et postérieurs correspondent à la seconde partie du canon hébreu, laquelle comprenait Josué, les Juges, les livres de Samuel, les livres des Rois, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et les douze petits Prophètes. Enfin les Psaumes représentent les Ketoubim ou Hagiographes, troisième section biblique qu’ils ouvraient et dont ils étaient la portion la plus riche et la plus célèbre. cf. Josèphe, c. Appion. 1, 8.

Luc 24.45 Alors il leur ouvrit l’esprit, pour comprendre les Écritures,Alors il leur ouvrit l’esprit : en cet instant même, à la suite de l’instruction qui précède. C’est la même figure qu’au v. 32 ; mais elle indique ici quelque chose de plus. Jésus avait « ouvert » les Écritures aux deux disciples d’Emmaüs en les leur expliquant (cf. Actes 17, 3) : actuellement c’est l’esprit de ses amis qu’il ouvre pour qu’ils sachent désormais interpréter d’eux‑mêmes les sens les plus profonds de la parole inspirée. Don magnifique, que l’Esprit‑Saint viendra compléter bientôt, et en vertu duquel nous les verrons commenter la Bible d’une manière lumineuse, rapportant tout à Jésus‑Christ. cf. Actes 1, 16, 20 ; 2, 16, 25 et cent autres endroits du livre des Actes et des Lettres. Don magnifique, qui fut ensuite transmis à l’Église, devenue l’unique dépositaire du vrai sens des livres sacrés. Don qui nous a valu les interprétations incomparables des Saints Pères, notamment S. Jérôme de Stridon, S. Augustin,   S. Jean Chrysostome,  S. Grégoire le Grand, et de nos grands exégètes catholiques. Sans les Pères de l’Église et sans le Magistère officiel de l’Église catholique romaine, la science humaine aide peu, souvent même elle égare : on ne le voit que trop quand on lit les commentaires des Juifs, des rationalistes, et même des protestants qui croient à l’inspiration. « aujourd’hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur », 2 Corinthiens 3, 15.

Luc 24.46 et il leur dit : « Ainsi il est écrit : et ainsi il fallait que le Christ souffrît, qu’il ressuscitât des morts le troisième jour, 47 et que le repentir et la rémission des péchés soient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.Et il leur dit. Cette formule renoue le fil du discours, interrompu par le grand miracle du v. 45. Désormais la parole de Jésus va tomber sur un terrain fertile : jamais les disciples n’auront si bien compris les allusions bibliques du divin Maître. – Ainsi il est écrit… La réflexion antérieure (v. 44) se rapportait au passé : Rappelez‑vous tout ce que je vous disais et admirez‑en la parfaite réalisation. Celle‑ci s’applique soit au passé (v. 46) soit à l’avenir (v. 47). La répétition de ainsi est pleine d’emphase. – Qu’il ressuscitât des morts le troisième jour. – Et que… soient prêchés. Telle avait été la prédication du Précurseur, 3, 3 et parall., et celle du Seigneur Jésus lui‑même, Marc. 1, 15 : le premier sermon de S. Pierre n’aura pas d’autre thème. cf. Actes 2, 38. Les deux choses énoncées sont corrélatives : la pénitence produit la rémission des péchés ; la pénitence est la part de l’homme, et le pardon la part de Dieu. – A toutes les nations. cf. Matth. 28, 19 ; Marc. 16, 15 ; Actes 1, 8. C’est la catholicité de la prédication, c’est à dire l’universalité de la prédication, par conséquent de l’Église. – En commençant par Jérusalem. Déjà Isaïe l’avait prophétisé, 1, 3 : « la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du Seigneur ». cf. Michée 4, 2. En tant qu’elle était la métropole du Judaïsme, la capitale du roi Dieu, le foyer antique de la vraie religion, Jérusalem avait droit à ce privilège, et les apôtres ne le lui enlevèrent pas, car c’est à Jérusalem qu’ils se mirent tout d’abord à prêcher. Voyez les premiers chapitres des Actes. Tacite lui‑même est témoin de ce fait : « La superstition qui avait pour auteur un certain Christus, qui souffrit sous Ponce‑Pilate, se répandit rapidement, non seulement à travers la Judée, où le mal prit son origine, mais encore…etc. » Ann. 15, 44. 

Luc 24.48 Vous êtes témoins de ces choses. – Ce verset exprime le rôle des disciples relativement au plan de salut qui vient d’être décrit. Ils seront des témoins de la vie, de la résurrection, de la divinité de Jésus, témoins de l’exacte conformité de son caractère et des ses œuvres avec tout ce que les Écritures avaient prédit du Messie, témoins qui se feront égorger. De nombreux passages des Actes (2, 32 ; 3, 15 ; 4, 33 ; 5, 30-32, etc.) montrent combien les apôtres avaient pris au sérieux cette noble fonction de témoins du Christ.

Luc 24.49 Moi, je vais envoyer sur vous le don promis par mon Père et vous, restez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une force d’en haut. »Moi : avec emphase : moi, de mon côté. Jésus annonce maintenant à ses témoins ce qu’il fera pour rendre leur ministère fructueux. – Je vais envoyer sur vous le don promis par mon Père. Dans ce « promis par mon Père », il est évident qu’il faut voir l’Esprit‑Saint, comme il est dit si nettement au livre des Actes, 1, 5, 8. cf. Galates 3, 14. Ce nom lui vient soit des passages de l’Ancien Testament qui avaient prédit sa descente merveilleuse (Joël, 2, 28 ; Isaïe 44, 3 ; Ézéchiel 36, 26), soit des promesses plus récentes encore de Jésus lui‑même. cf. Jean 14, 16 et ss. ; 15, 26 ; 16, 7, etc. De la part que Notre‑Seigneur Jésus‑Christ s’attribue dans ce mystérieux envoi, la théologie a justement conclu que le Saint‑Esprit procède du Fils aussi bien que du Père. Ce passage fait aussi autorité pour prouver l’existence et la distinction des trois personnes divines. – Restez dans la ville. cf. Actes 1, 4. Le verbe ne désigne ici qu’un séjour temporaire, dont la durée est déterminée d’une manière générale par les dernières paroles de Jésus, jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une force d’en haut. Ce « revêtus » contient une forte et vive image, aimée de S. Paul (cf. 1 Corinthiens 15, 53, 54 ; Galates 3, 27 ; Colossiens 3, 12 ; Éphésiens 4, 24 ; Romains 13, 13, etc.), comme des classiques, et fréquemment employée déjà par les écrivains de l’Ancien Testament. cf. Isaïe 51, 9 (revêts‑toi de force) ; Juges 6, 34 ; 1Chroniques 13, 18 ; 2Chroniques 6, 41 ; 24, 20 ; Psaume 109 (hébr.), 18 ; 132 (hébr.) 9, 16, etc. Il signifie que la vertu d’en haut (hébraïsme pour « venant du ciel ») pénétrera jusqu’au fond de l’âme des disciples afin d’en prendre possession.

Luc 24.50 Puis il les conduisit hors de la ville, jusque vers Béthanie et, ayant levé les mains, il les bénit. Luc 24, 50-53 = Marc. 16, 19-20. – Sur la date de l’Ascension, voyez Actes 1, 3. – Il les conduisit hors de la ville : c’est‑à‑dire hors de Jérusalem, où le Maître et les disciples s’étaient retrouvés après leurs rencontres en Galilée. – Vers Béthanie. D’après le récit des Actes, 1, 12, l’Ascension de Jésus aurait lieu sur le mont des Oliviers, à un quart d’heure environ de Béthanie ; et c’est en effet au sommet principal de cette petite montagne célèbre que les chrétiens ont toujours vénéré l’emplacement de ce grand mystère. Il n’est pas nécessaire d’interpréter les mots « vers Béthanie » avec une rigueur mathématique ; ils peuvent fort bien s’appliquer au district qui avoisinait la bourgade ainsi nommée. – Ayant levé les mains. L’élévation des mains était déjà, dans la liturgie mosaïque, le geste de la bénédiction, cf. Lévitique 9, 22. Ce rite subsiste encore chez les Juifs. Il est touchant de voir que le dernier acte du Seigneur Jésus sur la terre fut une bénédiction.

Luc 24.51 Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il fut enlevé au ciel.Pendant qu’il les bénissait… détail graphique : au moment même où il les bénissait. – Il y a deux manières d’expliquer les mots il se sépara d’eux. Peut‑être signifient‑ils qu’avant de s’élever au ciel, Jésus s’écarta légèrement de ses disciples, auquel cas il y aurait eu deux mouvements distincts. Mais cette interprétation nous paraît un peu forcée. Nous préférons voir dans le verbe « s’éloigna » une première désignation du fait qui est ensuite indiqué plus explicitement par « était enlevé au ciel ». L’imparfait est à noter : il prouve que Jésus ne disparut pas subitement, mais qu’il s’éleva vers le ciel avec une majestueuse lenteur, sous les regards ravis de la sainte assemblée. Scène sublime, que les poètes et les peintres ont souvent commentée, entre autres le Bède le Vénérable, Louis de Léon, Lavater, Raphaël, le Titien, Véronèse, fra Angelico, Overbeck, le Pérugin (« joyau le plus précieux du musée de Lyon », Grimouard de saint Laurent).

Luc 24.52 Pour eux, après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. – Prosternés à terre, ils adorent Jésus comme le vrai Fils de Dieu. « Ce n’est qu’en cet endroit que nous lisons que les disciples ont adoré le Christ », Maldonat. Mais jamais sa divinité n’avait brillé d’un plus vif éclat aux yeux de tout le cercle des disciples. – Ils revinrent à Jérusalem avec une grande joie. Et pourtant ils étaient maintenant privés de sa douce présence, qui avait été la source de leurs joies les plus vives. Mais, selon la recommandation qu’il leur adressait naguère, Jean 14, 28, ils étaient heureux, sachant qu’il s’en allait auprès de son Père bien‑aimé.

Luc 24.53 Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. – Nous apprenons, dans ce court récit, la manière dont les apôtres et les disciples de Jésus passèrent les dix jours qui s’écoulèrent entre l’Ascension et la descente du Saint-Esprit. Le premier chapitre des Actes, vv. 12-16, nous fournit là‑dessus des détails plus complets. – Ils étaient continuellement dans le temple. Il ne faut pas exagérer le sens de continuellement, qui est ici une hyperbole populaire. « Toujours désirer dans la même foi, la même espérance, la même charité, c’est toujours prier. Mais à certains intervalles d’heures et de temps, nous prions Dieu avec des paroles » S. Augustin, lettre 130. cf. Actes 1, 13, où l’écrivain sacré rapporte expressément que le cénacle était la résidence habituelle des disciples. – Dans le temple : dans les parvis, ouverts aux fidèles à certaines heures. – Louant et bénissant Dieu. S. Luc termine son Évangile par cette belle formule, qui est, nous l’avons vu, une de ses locutions favorites.

Bible de Rome
Bible de Rome
La Bible de Rome réunit la traduction révisée 2023 de l’abbé A. Crampon, les introductions et commentaires détaillés de l’abbé Louis-Claude Fillion sur les Évangiles, les commentaires des Psaumes par l’abbé Joseph-Franz von Allioli, ainsi que les notes explicatives de l’abbé Fulcran Vigouroux sur les autres livres bibliques, tous actualisés par Alexis Maillard.

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