L’Évangile selon saint Jean commenté verset par verset

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CHAPITRE 20

Jean 20.1 Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au tombeau, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées et elle vit la pierre enlevée du tombeau. – Si l’histoire de tous les hommes finit à leur tombeau, celle de Jésus revendique, sur ce point encore, le privilège d’être à nulle autre pareille. Sur l’accord de la narration de S. Jean avec celles des synoptiques, Voyez la note sous Matth., 28, 1. Les divergences de détail entre les récits des quatres Évangiles sur la résurrection de Jésus ne servent qu’à mettre dans une lumière plus vive leur unanimité quant au fond, et, comme le dit Reuss (Histoire évangélique, p. 698), qu’à prouver que la foi de l’Église sur ce point n’est pas le produit d’une combinaison arbitraire et conventionnelle ; car c’est bien dans ce cas qu’on en serait venu à une relation uniforme et stéréotypée. Comme S. Paul, 1 Corinthiens 15, les évangélistes se proposaient beaucoup moins de raconter le fait même de la résurrection, que d’en fournir des preuves sûres et palpables. De là leurs lacunes volontaires et ces différences, signalées déjà par le païen Celse, qui n’ont cependant pas ébranlé une heure durant la foi de la chrétienté. – Indépendamment de leurs objections basées sur les prétendues contradictions des récits, les rationalistes ont émis trois principaux systèmes pour attaquer le miracle de la résurrection : une fraude grossière de la part des disciples, la mort seulement apparente de Jésus, l’hypothèse dite des « visions ». Les deux premiers sont aujourd’hui tout à fait abandonnés, tant leur faiblesse a paru évidente même à nos adversaires les plus acharnés (voyez l’ironique et forte réfutation de Keim, Gesch. Jesu von Nazara, t. 3, p. 570 et ss.), et l’on peut dire avec le docteur B. Weiss, l. c , p. 597, que « ce n’est maintenant plus la peine d’attaquer encore ce tissu (d’erreurs), fruit d’une imagination dépourvue de tout sens historique », tissu que Strauss lui‑même s’est chargé de mettre en pièces. D’après la troisième hypothèse, qui est assez en vogue (c’est celle de Strauss, Réville, Renan, Holsten, et autres coryphées du rationalisme biblique) , les disciples se seraient conduits comme de véritables hallucinés, qui, persuadés à l’avance de la résurrection du Christ, auraient cru l’apercevoir et lui parler en des visions réitérées. Les détails sur lesquels on prétend appuyer la démonstration de ce système exégétique sont encore de perpétuelles conjectures, et des inconséquences sans nombre. On y a relevé des incompatibilités de tout genre. 1° Incompatibilité avec l’état d’âme des disciples, qui ne comptaient plus sur le retour de Jésus à la vie, et qu’il fut si difficile de convaincre de sa résurrection. 2° Incompatibilité avec le caractère si simple et si limpide des récits, qui distinguent eux‑mêmes entre la fantasmagorie et la réalité (cf. Luc. 24, 38-43). 3° Incompatibilité avec la nature des apparitions, dans la plupart desquelles Jésus daigna donner des marques non‑seulement visibles, mais palpables de sa résurrection. 4° Incompatibilité avec la brusque cessation de ces mêmes phénomènes. Si l’enthousiasme a pu provoquer des visions pendant quarante jours, pourquoi ont‑elles cessé tout à coup après l’Ascension ? 5° Incompatibilité avec le petit nombre des apparitions relatées dans l’Évangile. Des hallucinés n’en auraient pas eu seulement huit ou neuf en six semaines, mais cent et mille. 6° Incompatibilité avec le bon sens humain, et celui des disciples en particulier, tels que nous les connaissons par les récits sacrés. Pour que l’hypothèse des visions fût vraie, il faudrait admettre, comme on l’a si bien dit, une véritable contagion, une épidémie nerveuse, qui, partie d’un ou deux d’entre les croyants, Marie‑Madeleine et Pierre, se serait communiquée graduellement à toute la communauté, et aurait abouti finalement au plus inconcevable paroxysme, à une hallucination non‑seulement de deux ou de onze, mais de cinq cents personnes simultanément (1 Corinthiens 15, 6). Nous l’avons vu, les disciples n’étaient rien moins que crédules, cf. 6, 62, etc. 7° Incompatibilité avec la foi universelle de l’Église chrétienne. « Le recours à une illusion visionnaire est impossible en face de l’universalité et de la fermeté des convictions au sein de l’Église », dit le rationaliste Reuss, l. c., p. 701. Et que d’autres incompatibilités nous pourrions alléguer encore. Concluons donc à l’impuissance de l’école négative sur ce point comme sur tous les autres, et affirmons publiquement que le grand fait de la résurrection peut être proclamé sans la moindre hésitation comme le mieux établi qu’il y ait dans l’histoire. Jean 20, 1-2. = Matth. 28, 1 ; Marc. 16, 1-4 ; Luc, 24, 1-6. – Le premier jour de la semaine, cf. Matth. 28, 1. C’est-à-dire, le lendemain du sabbat, le dimanche. C’était le troisième jour depuis la mort de Jésus, d’après le mode de supputation usité chez les Juifs (vendredi, samedi, dimanche). – Marie Madeleine se rendit au tombeau. S. Jean ne mentionne pas les autres saintes femmes, cf. Marc. 16, 1 et parall. « Admettre en cela une contradiction avec les synoptiques, c’est méconnaître complètement la méthode de Jean comme narrateur » (Weiss). Il se borne à signaler celle qui va jouer le principal rôle dans son récit. Ou bien, les autres n’arrivèrent qu’un peu plus tard, « dès le lever du soleil », Marc. 16, 2. Du reste, le verset 2 suppose que Marie‑Madeleine n’était pas seule. – avant que les ténèbres fussent dissipées. « Sont manifestés l’assiduité et l’empressement de la femme à rendre ses devoirs », Grotius. Elle avait quitté la dernière le tombeau ; elle se retrouve la première tout auprès, dès que les circonstances le permettent. Les quatre narrations insistent, quoique avec des nuances, sur l’arrivée matinale des saintes amies de Jésus. – Et elle vit la pierre… la pierreavec l’article, quoique S. Jean n’aie pas encore parlé de cette pierre ; mais S. Marc l’avait mentionnée, 16, 4, comme « très grande », cf. Luc. 24, 2. Il est évident que notre évangéliste choisit ses détails pour compléter les récits les plus anciens. – enlevée du tombeau. Les synoptiques emploient l’expression « rouler la pierre » qui est plus pittoresque ; S. Jean a un mot spécial : ôtée, enlevée… Sur cette pierre, qui devait fermer et protéger le tombeau voyez 11, 38 et le commentaire.

Jean 20.2 Elle courut donc et vint trouver Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait et leur dit : « Ils ont enlevé du tombeau le Seigneur et nous ne savons où ils l’ont mis. »Elle courut donc : Trait spécial et pittoresque. Sans même jeter un coup d’œil à l’intérieur du tombeau (cf. v. 11), pour se rendre compte de ce qui s’y était passé, elle se hâte d’aller avertir les principaux disciples de N.-S. Jésus‑Christ. La particule donc indique la déduction rapide qui se forma dans l’esprit de Marie : de ce que le tombeau était ouvert, elle conclut aussitôt qu’on avait enlevé le corps de son Maître. Après son départ, les autres saintes femmes s’approchèrent du tombeau et s’entretinrent avec les anges, comme le racontent les synoptiques. – Et vint trouver Simon‑Pierre. Le chef du groupe des douze apôtres est tout naturellement consulté le premier ; S. Jean (l’autre disciple) immédiatement après lui. – La formule que Jésus aimait caractérise le second disciple mieux encore que son nom aurait pu le faire. Nuance à signaler : le verbe φιλεω (aimer, chérir) remplace ici αγαπάω (aimer d’affection), cf. 13, 23 ; 19, 26 ; 21, 7, 20. – Et leur dit : toute haletante après sa course rapide. – Ils ont enlevé du tombeau le Seigneur. Marie ne songe pas un instant à la possibilité d’une résurrection ; cependant, le corps inanimé de Jésus est encore pour elle le « Seigneur », cf. 19, 42. Le sujet de « enlevé » est laissé dans le vague ; mais il s’agit évidemment des Juifs, des ennemis acharnés du Sauveur. – Et nous ne savons. Donc Madeleine n’était pas seule alors. Comparez le v. 13, où, quand elle revint au tombeau sans ses compagnes, elle dit « je ne sais » au singulier. – Où ils l’ont mis. Comme elle est désolée de cet enlèvement supposé. Tous les détails du v. 2 sont propres à S. Jean.

Jean 20.3 Pierre sortit avec l’autre disciple et ils allèrent au tombeau. – Jean 20, 3-10.= Luc. 24, 12.- Pierre sortit (en conséquence du message de Marie-Madeleine). Première circonstance : le départ des deux apôtres. – Et ils allèrent… Deuxième circonstance : leur marche dans la direction du tombeau. 

Jean 20.4 Ils couraient tous deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.Ils couraient. Troisième circonstance non moins dramatique. Poussés par un sentiment affectueux et inquiet, Pierre et Jean se mettent à courir. – Tous deux ensemble aussi est un vivant tableau : les deux disciples vont ensemble au début de leur course, mais ils seront bientôt séparés. – Mais l’autre disciple courut plus vite. Le vrai motif fut un effet de l’inégalité de l’âge et des forces physiques, et non, comme on l’a conjecturé parfois, l’amour plus ardent de S. Jean, ou la conscience que S. Pierre aurait eue tout à coup de sa faute.  – Et arriva le premier… Selon M. Renan et d’autres rationalistes, ces choses seraient racontées pour mettre S. Pierre au‑dessous de S. Jean. Ils sont réfutés par les versets 5-8, où nous voyons Simon‑Pierre placé au contraire au premier rang. 

Jean 20.5 Et, s’étant penché, il vit les linceuls posés à terre, mais il n’entra pas.S’étant penché : arrivé tout auprès du tombeau, Jean s’arrête en avant de la chambre funéraire, et il se penche pour regarder à travers la porte peu élevée, cf. Luc. 24,12. – Il vit les linceuls posés à terre. les bandelettes mentionnées plus haut, 19, 40. – mais, il n’entra pas. Il aurait craint, suivant quelques auteurs, de contracter une souillure légale en pénétrant dans le tombeau. Cette raison tombe d’elle‑même. S. Thomas d’Aquin, Tolet, et divers théologiens attribuent à l’hésitation de S. Jean un motif en quelque sorte hiérarchique : il se serait arrêté pour céder le pas à S. Pierre, le chef du groupe des douze apôtres. Rien, cependant, dans le contexte, n’indique  un motif de cette sorte. Le mieux est de penser que le disciple bien‑aimé s’arrêta sous le coup d’une émotion très vive, qui s’explique si naturellement quand on se rappelle sa tendresse pour Jésus.

Jean 20.6 Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le tombeau.Simon‑Pierre, qui le suivait, arriva à son tour. Pierre n’arrive qu’en second lieu (il le suivait), ayant été retardé par la circonstance indiquée antérieurement, v. 4. – Et entra dans le tombeau. Lui, il n’hésite pas un instant, mais il entre aussitôt avec son impétuosité habituelle et en homme résolu. Voyez un fait analogue, 21, 7. Ces détails sont si naturels et si conformes à la personnalité des deux disciples, qu’ils portent en eux‑mêmes leur cachet d’authenticité ».

Jean 20.7 Il vit les linges posés à terre et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit.  – Il vit… Dans le grec, le verbe n’indique pas un simple et rapide coup d’œil, tel qu’avait été celui de S. Jean (v. 5), mais une inspection prolongée et minutieuse. – Les linges posés à terre et le suaire, cf. 11, 44 ; Luc. 19, 20. De l’entrée du tombeau S. Jean n’avait pas aperçu le saint suaire ; S. Pierre, qui était dans l’intérieur même du tombeau et qui examinait les choses plus à loisir, ne tarda pas à l’apercevoir. – Qui couvrait la tête de Jésus . Le narrateur, absorbé dans son sujet, n’éprouve pas le besoin de mentionner le nom. – Non pas posé avec les linges. D’où proviendraient de pareils détails, sinon d’un témoin qui avait tout contemplé de ses propres yeux ? – Mais roulé dans un autre endroit. Soigneusement roulé et mis à part dans un autre endroit, sans la moindre trace de précipitation. Ce n’étaient donc pas des voleurs ou des ennemis qui avaient violé le tombeau ; ils n’auraient pas pris tant de soins. Les anges s’étaient chargés de ces soins délicats après la résurrection de N.-S. Jésus‑Christ.

Jean 20.8 Alors l’autre disciple qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi et il vit et il crutAlors… S. Jean pénètre à son tour dans le tombeau. – Il vit : il put constater à son tour les faits exposés dans les vv. 6 et 7. – Et il crut. Il crut que Jésus était vraiment ressuscité (S. Jean Chrysost., Euthymius, et la plupart des commentateurs), car il avait trois preuves indiscutables : la pierre descellée, le tombeau vide, les linges mortuaires soigneusement mis à part. Selon d’autres, la croyance de S. Jean aurait porté sur le caractère messianique du Sauveur (cf. 19, 35) ; ou même simplement, suivant une troisième opinion qui affaiblit singulièrement la pensée, sur la vérité de la nouvelle annoncée par Marie‑Madeleine, v. 2 (S. Augustin, Théophylacte, Érasme, Jansénius, etc). – Après de longues années le narrateur se souvenait très vivement encore de cet instant décisif. Plusieurs exégètes ont supposé que l’emploi du singulier (il crut) exclut positivement S. Pierre, car, dit l’un d’eux (Tolet, h. l.), « Si Pierre avait cru alors, Jean ne se serait certes pas rendu à lui seul le témoignage de la foi » et ils ajoutent que le contexte confirme leur hypothèse, puisque, aux vv. 9 et 10, nous retrouvons les deux apôtres associés de nouveau, après cette formule qui semblait momentanément les séparer. Mais il est mieux de dire que S. Jean, en parlant comme il l’a fait, ne songeait nullement à nier le caractère immédiat de la foi de S. Pierre ; il laisse un instant son ami à l’arrière‑plan, pour insister davantage sur ses impressions personnelles, sur son expérience intime, et pour raconter à quelle occasion sa foi en Jésus était devenue parfaite, cf. Luc. 24, 12, où l’on nous montre S. Pierre, s’en retournant du tombeau : « il s’en alla chez lui, dans l’admiration de ce qui était arrivé » ; or ses réflexions n’étaient pas des pensées de doute, c’était une méditation pleine de foi sur un phénomène surprenant et mystérieux.

Jean 20.9 car ils ne comprenaient pas encore l’Écriture, d’après laquelle il devait ressusciter d’entre les morts.Car ils ne comprenaient pas encore. S. Jean, avec une candeur touchante, va indiquer d’un mot pourquoi la foi des disciples n’avait pas été plus prompte et plus complète. – D’après l’Écriture. En particulier les passages suivants : Ps. 15, 10 ; 109, 1-4 ; Isaïe 53, 10. L’union entre l’Ancien Testament et le Nouveau est si intime, que la vraie foi au Nouveau a pour base la connaissance de l’Ancien ; et il existe un effet rétroactif également si intime, que l’Ancien Testament ne peut être compris qu’à la lumière du Nouveau. – d’après laquelle il devait.., cf. Luc. 24, 26. C’était une nécessité d’après les divins conseils. Combien de fois le plan de Dieu relativement à son Christ a été signalé par les évangélistes, surtout vers la fin de la vie de Jésus. – ressusciter d’entre les morts. Plusieurs fois durant sa vie publique, N.-S. Jésus‑Christ avait prédit aux apôtres sa passion et sa résurrection, cf. 10, 17 ; Matth. 16, 21 ; 17, 21-22 ; 20, 18-19 ; 26, 31-32, etc. Mais beaucoup de choses ne devinrent claires pour eux qu’après qu’elles eurent été accomplies, cf. 2, 22 et le commentaire. Ils n’eurent que plus tard, après la résurrection et la Pentecôte, la science et l’intelligence complètes des saintes Écritures, cf. Luc. 24, 27, 46 et ss. ; Actes 1, 3 ; 2, 24 et ss. ; 13, 32-37. Rien de plus instructif que ces détails, car ils renversent la fameuse théorie des mythes évangéliques. Ce ne fut pas par la connaissance que le Christ devait ressusciter d’entre les morts, connaissance antérieurement puisée dans l’Écriture, que l’on en vint à attendre ce miracle ; mais l’évidence même de la résurrection amena les disciples à comprendre ce que l’Écriture enseignait à ce sujet.

Jean 20.10 Les disciples s’en retournèrent donc chez eux. – Convaincus maintenant par leur expérience personnelle de la réalité de la résurrection, et rien ne les retenant auprès du tombeau, les deux apôtres s’en retournent « chez eux », dans leur maison.

Jean 20.11 Cependant Marie se tenait près du tombeau, en dehors, versant des larmes et en pleurant elle se pencha vers le tombeau, – Jean 20, 11-18. = Marc. 16, 9-11. –Cependant Marie : petite transition qui nous remet sous les yeux l’héroïne du récit qui va suivre (v. 1-2). – Se tenait près du tombeau. On voit Marie debout à l’entrée du tombeau, clouée là, pour ainsi dire, par son affection et sa douleur ; car, même mort comme elle le croit, Jésus est tout pour elle. Son retour n’a pas été mentionné par le narrateur ; elle avait suivi les deux apôtres à quelque distance : la scène se passa aussitôt après leur départ. – versant des larmes et en pleurant : à haute voix, comme l’exprime le grec. Marie s’abandonne librement à sa douleur. Cette tournure semble marquer que la situation se prolongea quelque peu. – Elle se pencha, comme S. Jean, v. 5. – vers le tombeau, comme S. Pierre, v. 6. Elle veut se rendre un compte plus exact de ce qui s’est passé dans l’intérieur du tombeau. 

Jean 20.12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds.Et elle vit : encore le verbe de la contemplation silencieuse et attentive. La description est des plus vivantes. – Deux anges. Le tombeau s’est peuplé tout à coup. Les quatre évangiles associent les anges au mystère de la résurrection. C’est le seul endroit où S. Jean nous les montre de fait, quoiqu’il les ait plusieurs fois mentionnés antérieurement, cf. 1, 52 ; 5, 4 ; 12, 29. – Vêtus de blanc : le costume des deux anges consistait en longs vêtements blancs, cf. Apocalypse 3, 4-5. – Assis désigne leur attitude générale ; à la place où avait été mis le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds, leur attitude spéciale. Ils étaient là comme les chérubins au‑dessus du propitiatoire (Ps. 25, 22 ; 1 Samuel, 4, 4), ou mieux encore, comme les gardiens du S. Sépulcre.

Jean 20.13 Et ceux-ci lui dirent : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? » Elle leur dit : « Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais où ils l’ont mis. » Et ceux-ci lui dirent… Remarquez l’extrême simplicité du langage, qui fait si bien ressortir la solennelle majesté de la scène ; jusqu’au v. 19, nous ne trouverons aucune de ces particules aimées des Grecs pour relier les différentes propositions. – Femme, pourquoi pleurez-vous ? Expressions de sympathie et de consolation. – Elle leur dit. Marie semble ne pas prendre ses interlocuteurs pour des anges ; elle les traite comme des hommes ordinaires. Ou plutôt, elle est si profondément émue, si absorbée par la disparition du corps sacré et le désir de le retrouver, que le merveilleux même cesse de l’étonner ; elle s’inquiète à peine de ceux auxquels elle s’adresse. – Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur… C’est, à part des modifications légères, la même réponse qu’au v. 2. Jésus est « son » Seigneur à elle ; par une sainte et vive affection elle se l’est en quelque sorte approprié. – Et je ne sais pas : le singulier cette fois au lieu du pluriel, car elle est seule actuellement. Voyez le v. 2 et la note.

Jean 20.14 Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout et elle ne savait pas que c’était Jésus.Ayant dit ces mots… Ce qui suit eut lieu immédiatement après la réponse de Marie ; elle agit comme si elle ne tenait en rien à poursuivre un entretien qui paraissait ne lui être d’aucun secours dans ses recherches. « Elle ne prête pas attention à ce qui est dit dans le tombeau. C’est Jésus qu’elle cherche. – Elle se retourna. Détail très graphique. Le mouvement de Marie‑Madeleine fut‑il un simple effet du hasard ? Ou bien, se retournait‑elle instinctivement pour voir si elle découvrirait Jésus ? avait‑elle le sentiment intime de sa présence ? Quelque bruit s’était‑il fait entendre ? Toutes ces suppositions ont été faites, sans qu’il soit possible de dire laquelle est la meilleure. Au dire de S. Jean Chrysostome et de ses abréviateurs habituels, Théophylacte et Euthymius, les deux anges, au moment de la soudaine apparition de Notre‑Seigneur, auraient témoigné leur admiration par leurs gestes et leurs regards ; ce qui aurait incité Marie à se retourner. Opinion plus gracieuse que vraisemblable. – Et vit Jésus debout. Les moindres circonstances continuent d’être notées ; on devine de qui S. Jean les avait apprises. – Et elle ne savait pas que c’était Jésus. Elle était si troublée, disent les uns, et s’attendait si peu à voir N.-S. Jésus‑Christ, qu’elle ne le reconnut pas de prime‑abord. Il est préférable de supposer, avec la majorité des exégètes, que l’apparence extérieure de Jésus était transfigurée par sa glorieuse résurrection ; ou encore, qu’il ne voulait pas être reconnu au premier instant, cf. 21, 4 ; Marc, 16, 12, et surtout Luc. 24, 16 : « Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître ».

Jean 20.15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? Qui cherchez-vous ? » Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : « Seigneur, si c’est vous qui l’avez emporté, dites-moi où vous l’avez mis et j’irai le prendre. »Femme, pourquoi pleures‑tu ? Marie n’avait pas cessé de sangloter. Après ces premières paroles, identiques à celles des anges, v.13, Jésus ajoute : Qui cherchez-vous ? Il attirait ainsi l’attention de Madeleine, en lui montrant qu’il connaissait la cause de son chagrin. – Pensant que c’était le jardinier... Non que Jésus eut pris en cette occasion l’apparence extérieure d’un jardinier, comme l’ont dit quelques exégètes et comme l’ont supposé tant de peintres ; mais Marie, voyant un personnage inconnu, dans le jardin à une heure si matinale (cf. 19, 41), supposa naturellement que c’était le jardinier de Joseph d’Arimathie. – Seigneur : terme de politesse qu’on adresse même à un inférieur, quand on veut utiliser ses services de quelque manière. « Le mot Seigneur n’avait donc pas, dans son idée, le même sens, quand elle disait : « On a enlevé mon Seigneur », que lorsqu’elle disait : « Seigneur, si tu l’as enlevé » S. Augustin, Traités sur S. Jean, 121, 2. Seigneur se prête en effet à des applications bien différentes. – Si c’est vous qui l’avez emporté. Marie‑Madeleine s’en tient toujours à sa première hypothèse : pour elle, la disparition du corps de Jésus ne peut être que le résultat d’un enlèvement. Sa manière de désigner le Sauveur est remarquable (Cf v. 7) ; elle emploie pour cela un simple pronom, supposant que celui qui remplit sa pensée occupe également celle des autres. « Elle ne le nomme pas ; parce qu’elle croit que tout le monde connaît quel est celui qui ne peut sortir un seul instant de son cœur ». S. Bernard, Cantique des cantiques, sermon 7, 8. Que ce trait est naturel et délicat. – dites-moi où vous l’avez mis… Le langage de Marie est plein de politesse et d’affabilité ; elle voudrait tant gagner sa cause. – Et j’irai le prendre . Elle ne réfléchit pas que ce serait une tâche bien au dessus de ses forces ; mais l’affection, et toute cette scène déborde d’affection, ne calcule et ne mesure pas.

Jean 20.16 Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » c’est à dire « Maître »Jésus lui dit : Marie (Mαριαμ ; c’est presque la forme hébraïque Miriam, םירמ ). Le terme général « femme », v. 15, n’avait rien dit au cœur de Marie ; son nom, doucement prononcé, lui va droit au cœur, et la tirera de son état abstrait. – Elle se retourna. Ne recevant d’abord pas de réponse, elle s’était retournée du côté du tombeau (cf. v. 14) ; car c’est au propre et non au figuré qu’il faut prendre cette expression (Patrizi :  «  Cela vient de la stupeur qui l’oppressait… revenant à elle‑même » ; rien ne justifie un pareil sens). – Et lui dit. On peut déduire de ce trait la preuve historique que N.-S. Jésus‑Christ et les siens parlaient entre eux habituellement l’hébreu, la langue principale et nationale du pays. – Rabbouni (dans le grec, ραββουνι) : « mon Maître ». On ne trouve qu’ici et Marc 10, 51 (voyez le commentaire), cet augmentatif de Rabbi. Marie, dans sa vive émotion, ne peut prononcer que cette parole ; mais on y lit toute son âme, avec ses sentiments de foi, d’amour, de douce joie, que la vue de Jésus‑Christ faisait déborder. Son seul nom, prononcé avec la familiarité habituelle du bon Maître, avait donc été pour elle une complète révélation. Et en effet, comme on l’a dit, la mémoire des sons est la plus tenace de toutes, et l’on reconnaît plus promptement et plus sûrement quelqu’un à sa voix, lorsqu’il lui donne une certaine expression, qu’au jeu de sa physionomie. Un nom peut devenir, et c’était bien le cas alors, « un souvenir, une histoire, une vie » (Le Camus, La vie de N.-S. Jésus‑Christ, t. 2, p. 603).

Jean 20.17 Jésus lui dit : « Ne me touchez pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais allez à mes frères et dites-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »Jésus lui dit… Cette parole de Jésus a occasionné des interprétations contradictoires. – D’abord, il ressort du texte même, que Marie‑Madeleine, dès qu’elle eut reconnu Jésus, se jeta aussitôt à ses pieds et qu’elle voulait les tenir embrassés, adorant son Maître ressuscité, se livrant « à toute la joie de l’âme qui reprend possession d’un trésor perdu ». Le Camus, La Vie de Notre‑Seigneur Jésus‑Christ, t. 2, p. 603. Rien de plus naturel, au point de vue psychologique, cf. Luc. 7, 36 et ss., pour la pécheresse qui ne diffère probablement pas de Madeleine, et Matth. 28, 9, pour les autres saintes femmes. Il serait peu naturel, au contraire, de supposer que ce geste de Marie avait pour objet la solution d’un doute : avait‑elle vraiment Jésus devant elle ou un simple fantôme (Grotius, etc.) ? Le « Rabbouni » prononcé avec tant de foi et d’énergie a renversé d’avance cette supposition. – Il faut encore noter que le sens exact du verbe n’est pas seulement « toucher », mais « s’attacher à, adhérer à quelqu’un » ; ce qui suppose que Marie voulait goûter à son aise les charmes de la divine présence du Sauveur. Et voici que Jésus s’y oppose, qu’il calme d’un mot affectueux, mais énergique, ce saint enthousiasme. Pourquoi donc, puisqu’il accorda à d’autres ce privilège dans le cours de la même journée ? « nous lisons que des femmes mêmes ont touché Jésus ressuscité, même avant qu’il fût monté vers son Père ; de ce nombre était Marie‑Madeleine elle‑même ; car Matthieu nous dit que « Jésus se présenta devant elles, et leur dit : « Je vous salue ». Alors, elles s’approchèrent et embrassèrent ses pieds, et l’adorèrent (Matth. 24, 9). » S. Augustin, Traités sur S. Jean, 121 n. 3. Voyez aussi Luc. 24, 39 ; Jean 20, 27. Les rationalistes ont répondu à cette question par d’étranges conjectures, qu’il est bon de mentionner en passant, afin que personne n’ignore la faiblesse de leur système général, qu’ils ne peuvent appuyer que sur de pareilles preuves. Permettre ce contact eût été contre le décorum (Meyer) ; Jésus était devenu légalement impur par sa mort (von Ammon) ; les blessures que lui avaient faites les clous étaient encore très douloureuses (Paulus) ; il était encore tout spirituel et il ne devait reprendre un corps matériel qu’après son ascension (Weisse) ; ses membres de ressuscité étaient dans un état de transformation, et tellement délicats que tout brusque mouvement aurait pu les léser (Schleiermacher) ; Jésus devait immédiatement remonter auprès de son Père et il ne voulait pas qu’on le retardât (Baur) ; etc., etc.. Le contexte (je ne suis pas encore remonté…) nous met sur la voie de la véritable explication ; car Jésus lui‑même indique, par l’emploi de la particule car, qu’il y a une connexion intime entre le « Ne me touche pas » et les paroles suivantes : celles‑ci motivent celles‑là. Nous trouvons trois grandes interprétations basées sur ce juste principe. 1° D’après S. Jean Chrysostome, Théodoret, Théophylacte, Euthymius, Érasme, Jansénius, Tolet, etc., Notre‑Seigneur aurait interdit à Marie de le toucher, parce que sa chair, désormais glorieuse, ne comportait plus de telles marques de familiarité. « Ne me touche pas comme tu avais coutume de le faire auparavant, car je ne suis pas ressuscité pour vivre familièrement et convivialement avec vous comme autrefois. Si je me manifeste à toi présentement, ce n’est pas parce que j’ai l’intention de demeurer ici avec toi, mais c’est à cause de votre foi et pour votre consolation que le fais ». Tolet, h. l. Ce sentiment nous paraît un peu forcé. L’acte de Marie n’était‑il pas plein de respect ? 2° Suarez (In III p. D. Thom., disp. 49, lect. 3), Cornelius a Lap., Maldonat, Patrizi, Bisping, Reischl, donnent un commentaire extrêmement simple, mais qui pourrait bien être, ainsi que s’exprime Jansénius, « plus plausible que vrai », sans compter qu’il n’a aucun représentant parmi les anciens exégètes. Voici quelle serait la pensée de Jésus suivant ces auteurs : « Tu as tout le temps de me témoigner ton affection ; car je ne suis pas encore sur le point de remonter au ciel, et j’ai même plus d’un jour à passer sur la terre. Par conséquent, tu auras suffisamment de temps pour me toucher souvent avant que je remonte vers mon Père.  Ne me touche pas maintenant, ne t’accroche pas à mes pieds, mais va vite vers mes frères » (Maldonat). 3° Une troisième opinion, qu’adoptent beaucoup d’exégètes, et vers laquelle nous nous sentons porté, s’appuie sur le passage suivant de S. Augustin, Traités sur S. Jean, 26, 3 : « A ton avis, je ne suis que ce que tu me vois ; ne me touche pas… Le Christ se laisse toucher par tous ceux qui le touchent bien, sachant qu’il monte au ciel, qu’il demeure en son Père, et qu’il lui soit égal » ; et davantage encore sur une parole antérieure de N.-S. Jésus‑Christ, 16, 16 « Vous me verrez, parce que je m’en vais auprès du Père ». Le divin Maître supposait alors que pour opérer une union complète entre lui et ses disciples après sa mort, la résurrection ne suffirait pas, mais qu’il faudrait de plus son retour au ciel par l’ascension ; c’est une pensée analogue qu’il exprime à Marie‑Madeleine, présentant de nouveau et plus explicitement, l’ascension comme le début, comme la condition nécessaire des rapports intimes, mais d’une autre nature, qu’il aurait avec les siens. Marie « ne savait pas que l’heure du retour définitif de Jésus n’avait pas encore sonné ; qu’il lui fallait aller au Père avant de revenir, et que l’intervalle entre la Résurrection et la Pentecôte n’était qu’un état transitoire, où il devait, par ses apparitions et ses disparitions successives, fixer définitivement la foi dans le cœur de ses disciples, et les préparer à sa venue réelle par l’effusion de l’Esprit‑Saint. Ne cherche pas à me retenir, dit Jésus, l’heure n’est pas venue de me posséder définitivement ; je ne suis pas encore monté vers mon Père. Madeleine croit à tort que Jésus revient à ses amis pour toujours, et, transportée d’allégresse, elle semble dire que l’ayant retrouvé, elle ne le perdra plus. Or Jésus la tire de son illusion, en lui disant que s’il se montre, il ne reste pas encore, parce qu’il n’est pas allé au Père, d’où il doit faire descendre l’Esprit, qui le ramènera au milieu des siens, mais cette fois pour y rester jusqu’à la fin des siècles ». Le Camus, l. c., p. 603 et 604. – Je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Quarante jours encore séparaient les deux glorieux mystères de la Résurrection et de l’Ascension. – Mais allez à mes frères. Nom si doux que Jésus daigne donner à ses apôtres, même maintenant qu’il est tout céleste, et même après leur lâche abandon, cf. Romains 8, 12 et ss. – Et dites‑leur : Je monte… Le temps présent exprime la certitude et la proximité du départ : la terre n’est déjà plus la patrie du divin Ressuscité. – Vers mon Père et votre Père. L’article n’est pas répété, afin de marquer que le même Dieu est père des chrétiens et de Jésus. Cette conséquence découle d’ailleurs de l’appellation de « frères » : ceux qui se la donnent entre eux ont le même père, quoiqu’il s’agisse évidemment ici de paternités bien distinctes. « Le Sauveur ne dit pas : notre Père. Il est le mien d’une manière, il est le vôtre d’une autre, il est le mien par nature, il est le vôtre par sa grâce ». S. Augustin d’Hippone, Traités sur S. Jean, 121, 3. – Vers mon Dieu et votre Dieu. C’est seulement en tant que Verbe fait chair que Jésus‑Christ peut dire : Mon Dieu. Dans les lettres de S. Paul on trouve assez souvent associés ces deux titres : « le Dieu et Père de N.-S. Jésus‑Christ. » cf. Romains 15, 6 ; 2 Corinthiens 1, 3 ; 11, 31 ; Éphésiens 1, 3, etc.

Jean 20.18 Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur et qu’il lui avait dit ces choses. – La scène est close brusquement, comme en tant d’autres circonstance. On nous montre simplement Marie qui s’acquitte à la hâte du message de Jésus : elle vint annoncer… (au présent, dans le grec ; sans doute en courant, cf. v. 2).

Jean 20.19 Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu’ils craignaient les Juifs, Jésus vint et se présentant au milieu d’eux, il leur dit : « La Paix soit avec vous. » – Jean 20, 19-23. = Marc. 16, 14 ; Luc. 24, 36-43. – Le soir… Les circonstances de temps et de lieu sont notées d’une façon très précise. La nuit était sans doute assez avancée, puisque les disciples d’Emmaüs avaient eu le temps de rentrer à Jérusalem, cf. Luc. 24, 35-36 et le commentaire. – De ce même jour : en ce grand jour, qui a été justement appelé depuis « solennité des solennités ». – Le premier de la semaine. Les critiques d’après lesquels S. Jean supputerait les heures de minuit à minuit, selon le système romain, croient ce passage très favorable à leur thèse : le soleil étant couché depuis longtemps, disent‑ils, pour les Juifs c’était déjà « le deuxième jour après le sabbat », tandis que le narrateur continue d’écrire « le premier ». Mais la conclusion n’est pas rigoureuse. Le dimanche finissant à peine, même relativement à des lecteurs juifs il y aurait eu occasion prochaine d’erreur à mentionner le lundi. Les jours orientaux sont d’ailleurs beaucoup plus élastiques que les nôtres, car ils ne commencent pas à heures fixes. – les portes. Le grec aussi a le pluriel, bien qu’il soit question d’une seule porte : on retrouve cet usage chez les classiques, et il provient de ce qu’une même porte avait plusieurs battants. – Étant fermées. Ce détail est mentionné à deux reprises (cf. v. 26), pour relever le caractère surnaturel de l’apparition. De plus, il nous apprend que le corps du Christ ressuscité n’était plus soumis aux conditions ordinaires du monde matériel, cf. 1 Corinthiens 15, 42-44. – Du lieu où se trouvaient les disciples. C’était probablement au cénacle, cf. Actes 1, 13. « Disciples » désigne d’abord les apôtres, à part S. Thomas (v. 24) ; puis, d’après S. Luc, 24, 33, un certain nombre d’autres disciples. Il est naturel que les amis de Jésus se soient réunis au soir de ce grand jour, pour s’entretenir des faits extraordinaires qui s’y étaient passés, et aussi, pour discuter un plan de conduite. – parce qu’ils craignaient les Juifs. Les hiérarques, après s’être acharnés contre le Maître, n’allaient‑ils pas tomber sur les disciples afin d’étouffer promptement la religion naissante ? On pouvait d’autant plus le redouter maintenant que le bruit de la résurrection de Jésus commençait à se répandre. Voilà pourquoi les portes étaient fermées : on voulait parer à une surprise. – Jésus vint. Quelques anciens auteurs discutent bien inutilement sur la manière dont Notre‑Seigneur pénétra dans la salle. Le texte ne dit rien qui puisse faire supposer une ouverture miraculeuse des portes, « la créature qui cède au Créateur » (S. Jérôme) mention en eût été faite, si elle avait eu lieu, cf. Actes 12, 10. – Et se présentant au milieu d’eux. Circonstance dramatique. Jésus apparaît tout à coup et se tient debout au milieu de l’assemblée, aimable et majestueux tout ensemble, cf. 19, 13 ; 21, 4 : Tous purent donc constater de près la réalité du corps de Jésus, et se convaincre que l’apparition n’avait rien de fantastique. – La paix soit avec vous. C’était la salutation ordinaire chez les Juifs (שלום לכם, Schalôm lâkem). Voyez la note sous Luc, 1, 28. Mais quelle force n’avait‑elle pas sur les lèvres du Christ ressuscité, et adressée à ses plus intimes amis. Elle convenait à merveille pour calmer leurs craintes de diverse nature, qui provenaient soit des Juifs, soit de l’apparition inattendue de leur Maître (cf. Luc. 24, 38), et pour les consoler de leurs douleurs si récentes et si vives.

Jean 20.20 Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. – A son doux souhait de paix, Jésus daigne associer un acte qui devait les rassurer plus complètement encore. – Il leur montra ses mains et son côté. D’après S. Luc : « ses mains et ses pieds ». S. Jean ayant parlé de l’ouverture du côté, 19, 34 et ss., signale naturellement la cicatrice restée au sacré côté. Glorieux stigmates, que le Sauveur montra d’abord aux siens comme des signes irrécusables de sa résurrection (cf. Actes 1, 3), qu’il montre constamment à son Père pour obtenir le pardon des pécheurs, et aux élus pour leur prouver son généreux amour. – Les disciples furent remplis de joie… Et de quelle joie intense, maintenant qu’ils avaient une certitude complète et personnelle. C’était la réalisation d’une promesse faite par Jésus la veille de sa mort, 16, 20 : « vous serez dans la tristesse ; mais votre tristesse sera changée en joie ». – En voyant le Seigneur : motif de leur bonheur.

Jean 20.21 Il leur dit une seconde fois : « La Paix soit avec vous. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »Et il leur dit une seconde fois. À présent qu’ils sont calmés et rassurés, certains de sa résurrection, ils peuvent entendre le grand message que le Seigneur leur apporte. – La paix soit avec vous. Plus haut, v. 19, le souhait de paix concernait surtout le passé et le présent ; il regarde maintenant l’avenir des disciples. En effet, Jésus le réitère non comme un adieu aux disciples, ainsi qu’on l’a pensé quelquefois, mais comme une transition solennelle à la mission qu’il va leur donner. – Comme mon Père m’a envoyé. « Comme » attire l’attention sur la correspondance étroite qui existait entre les deux missions et les deux autorités qui les conféraient, cf. 17, 18. Les apôtres n’auront donc pas à commencer une nouvelle œuvre ; ils devaient continuer celle de Jésus. – Moi aussi : conjonction et pronom très emphatiques. Lui, muni de divins pouvoirs ; lui, l’envoyé, le chargé de mission par excellence, cf. Hébreux 3, 1. – Je vous envoie. Dans le grec, πεμπω, verbe moins relevé que « charger de mission », et marquant un simple envoi. La mission du Christ était un fait depuis longtemps accompli, de là le parfait ; celle des apôtres allait commencer, de là le temps présent. Avant tout ils seront les hérauts de la résurrection, ce miracle des miracles, dont ils venaient d’acquérir une entière certitude, cf. Actes 1, 22 ; 2, 32 ; 4, 2, 33, etc. – Remarquez, dans cette parole de Jésus, le parallélisme des mots, qui est aussi complet que celui des idées : « Le Père, moi ; a envoyé, envoie ; moi, vous. » 

Jean 20.22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint. »Après ces paroles . Cette formule unit de la manière la plus intime l’action qui suit (« il souffla ») à la parole « Comme mon Père m’a envoyé ». Aucun incident intermédiaire ne les sépara. Après la charge, vient un don spécial qui aidera les disciples à s’en bien acquitter. – Il souffla. Ce mot n’est employé en aucun autre passage du Nouveau Testament ; mais les Septante s’en servent Genèse 2, 7, pour marquer la communication de la vie au premier homme par le Créateur, cf. Livre de la Sagesse 15, 11. Jésus transmit par le même geste une vie nouvelle à ses amis, en vue de leurs sublimes fonctions. C’est un symbole, évidemment, basé sur les relations qui existent soit entre le souffle et l’esprit (3, 8), soit entre la respiration et la vie, cf. Ézéchiel 37, 5 et ss.. – Et leur dit… Le Sauveur s’était servi du même terme en distribuant aux Douze la Sainte Eucharistie, cf. Matth. 26, 26, et parall. Donc, en ce moment, les disciples ne reçurent pas une simple promesse (S. Jean Chrysost., Grotius, etc.), mais une véritable effusion de l’Esprit‑Saint, quoique partielle (les arrhes de la Pentecôte), en attendant la communication plénière et plus solennelle de ses dons dans un prochain avenir, cf. 7, 39 ; Actes 2, 1 et ss. Ce texte est classique pour démontrer la procession de l’Esprit‑Saint « du Père et du Fils ». S. Anselme en tire encore deux conclusions pour le traité de l’Incarnation : « Le Christ était un vrai homme qui peut respirer, un vrai Dieu qui peut donner l’Esprit saint ».

Jean 20.23 « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » – Un pouvoir tout céleste, « le pouvoir des clés », est associé à l’effusion du Saint Esprit. – Les péchés, ils leur seront remis… Il n’y a d’exception ni pour les individus, ni pour les péchés. Le verbe est le même que dans l’Oraison dominicale, où l’on dit à Dieu, Matth. 6, 12 : « Et remettez-nous nos dettes ». Les disciples sont donc autorisés par cette parole de Jésus à faire ce que Dieu fait lui‑même à l’égard du péché. – Dans le texte grec, cette tournure aussi est très expressive, car elle indique que les péchés sont remis « ipso facto », sans le moindre intervalle entre l’absolution extérieure et le pardon intérieur. – ils leur seront retenus… Jésus fait une autre hypothèse. Il se rencontrera des cas où les pécheurs seront indignes de pardon, parce qu’ils n’auront pas une contrition sincère, un regret authentique ; alors les représentants du Christ devront « retenir » les péchés au lieu de les remettre. Nul doute qu’il ne s’agisse en cet endroit du sacrement de Pénitence et de son institution. « Si quelqu’un dit que ces paroles du Sauveur : recevez l’Esprit saint, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et retenus ceux que vous retiendrez, ne doivent pas être comprises au sens du pouvoir de remettre et de retenir les péchés dans le sacrement de pénitence ; et, contre l’institution de ce sacrement,  en déformera le sens pour leur faire signifier le pouvoir de prêcher l’évangile, qu’il soit anathème ». Concile de Trente, Session 14, can. 3, cf. Matth. 18, 18 et le commentaire ; Bellarmin, De Pœnitentia, lib 3, cap. 2. Regretter sincèrement revient à se dire que si l’on pouvait voyager dans le temps et revenir en arrière dans le passé, on ne commettrait pas ce péché. Si l’on dit que l’on regrette d’avoir péché mais que si l’on pouvait revenir dans le passé, on referait la même chose et l’on commettrait à nouveau ce péché, alors on prouve que l’on ne regrette pas de l’avoir commis. Cela revient à prouver que l’on n’a pas la contrition du péché en question. 

Jean 20.24 Mais Thomas, l’un des douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.Mais Thomas. C’est la troisième fois que l’apôtre S. Thomas (un des douze) est nommé dans notre évangile, cf. 11, 16 ; 14, 5. Il le sera bientôt une quatrième, 21, 2. Sur son surnom de Didyme, voyez 11, 16 et l’explication. – N’était pas avec eux… Cette absence n’était due qu’à un hasard providentiel ; il est possible qu’elle provînt du découragement qui aurait envahi l’âme de S. Thomas après la passion de N.-S. Jésus‑Christ. Sombre et mélancolique par nature, il aurait fui la compagnie des apôtres le jour de la résurrection, pour s’abandonner à ses idées noires dans la solitude.

Jean 20.25 Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous et si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, je ne croirai pas. »Les autres disciples lui dirent… « dirent » n’est pas une traduction exacte ; « disaient » marque mieux l’insistance que mettaient les autres disciples à témoigner devant leur frère incrédule de la résurrection du Christ. – Nous avons vu le Seigneur. Et, à ce fait général, ils ajoutaient tous les détails de l’apparition. – Mais il leur dit. Le changement de temps est remarquable. Après avoir écouté quelque peu, S. Thomas se mit à fixer une bonne fois, en termes résolus, comme un homme qui n’a pas deux manières de penser, les conditions qu’il mettait à sa foi. – Première condition : Si je ne vois… Il veut voir à son tour de ses propres yeux. Ses amis lui avaient naturellement parlé du geste aimable de Jésus, v. 20 ; il en veut tout autant pour se convaincre. – Dans ses mains la marque des clous. Dans le grec, chaque substantif est accompagné de l’article, ce qui donne une singulière énergie au langage de S. Thomas. Voyez, dans l’Évangile selon S. Matth., 27, 35, la conclusion ridicule que divers écrivains rationalistes ont tirée de ce que les blessures des pieds ne sont mentionnés ni dans ce verset ni au 20e. – Deuxième condition : Si je ne mets mon doigt à la place des clous. S. Thomas se hâte d’ajouter que voir ne lui suffira pas ; il veut une démonstration palpable, passer son doigt à la place des clous. – Troisième condition : et ma main dans son côté… Les paroles sont parfaitement appropriées aux circonstances : le doigt pour les cicatrices de la main, la main entière pour la plaie profonde qu’avait creusée le fer de la lance. – Je ne croirai pas. On devine l’énergie farouche du désespoir avec laquelle ces mots de la fin durent être prononcés. Quelle obstination rigide. « L’horrible tableau du Calvaire était resté vivant dans l’imagination du disciple, toujours aimant, quoique incrédule, et d’autant plus découragé qu’il était plus aimant », Le Camus, Vie de N.-S. Jésus‑Christ, t. 2, p. 726.

Jean 20.26 Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées et se tenant au milieu d’eux, il leur dit : « La Paix soit avec vous. »Huit jours après. En comptant les points extrêmes, selon la coutume juive ; par conséquent, le dimanche d’après. – Les disciples étant encore dans le même lieu… Cette formule n’exclut pas d’autres réunions intermédiaires ; elle indique néanmoins que Jésus ne fit dans l’intervalle aucune apparition aux disciples assemblés. Au même endroit que précédemment ; l’heure n’est pas notée cette fois. Il semble surprenant que les disciples ne se fussent pas encore mis en route pour la Galilée, selon que leur Maître le leur avait fait dire (Matth. 28, 7 ; Marc. 16, 7) ; mais rien de précis ne leur avait été prescrit à ce sujet, et ils demeuraient sans doute à Jérusalem dans l’espoir d’y jouir de quelque nouvelle apparition. – Et Thomas avec eux ; par contraste avec le v. 24. C’est pour lui surtout qu’aura lieu la nouvelle manifestation du Christ ressuscité. – Jésus vint (dans le grec, le verbe est au présent ; l’absence de toute particule a quelque chose de solennel et de rapide). Le narrateur signale trois circonstances, identiques à celles qui accompagnaient la première apparition dans le cénacle : l’entrée miraculeuse (les portes étant fermées), l’attitude de Jésus au milieu des siens (se tenant au milieu d’eux), la salutation (La paix soit avec vous).

Jean 20.27 Puis il dit à Thomas : « Mets ici ton doigt et regarde mes mains, approche aussi ta main et mets-la dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais croyant. »Puis : Après avoir salué tous les disciples présents, N. S. Jésus‑Christ s’adresse en particulier à l’apôtre incrédule, et il lui offre spontanément de réaliser toutes les conditions qu’il avait affirmées nécessaires pour croire à la résurrection. – Mets ici ton doigt… Le Sauveur emploie presque identiquement les paroles de S. Thomas, montrant ainsi qu’il connaît, par sa science divine, tout ce qui s’est passé ; c’était le meilleur moyen de l’amener à résipiscence et de le convaincre. Tout ce passage est rythmé : deux phrases à deux membres chacune, et une autre proposition pour conclure : – Ne sois pas incrédule… Le doute de S. Thomas n’était pas allé jusqu’à une incrédulité proprement dite ; toutefois l’apôtre, s’il n’eût cédé cette fois, serait vraiment devenu infidèle. – Mais croyant. En se rendant à l’évidence des faits. S. Grégoire le Grand, Hom. in Evang. 26, a ici une touchante remarque : « L’infidélité de Thomas est plus profitable à notre foi que la fidélité des disciples croyants, parce que, comme celui‑là est ramené à la foi en palpant les plaies du Sauveur, notre esprit est solidifié dans la foi en mettant de côté tout doute ». 

Jean 20.28 Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu. » – L’apôtre est vaincu, écrasé même, non seulement par l’apparition subite de Jésus, mais surtout par ce langage qui lui rappelait si vivement sa faute. Il ne demande plus de preuves ; ce simple cri d’adoration s’échappe de son cœur : Mon Seigneur et mon Dieu. « Il a fait une profession de foi d’autant plus limpide qu’il avait été avant plus incrédule », Maldonat. Magnifique témoignage en effet, qui répare sa faiblesse antérieure. 

Jean 20.29 Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, [Thomas,] tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » – Le bon Maître accepte cette noble confession ; mais, dans sa réponse, il relève la supériorité d’une foi prompte et sans réserve. – Parce que tu m’as vu, Thomas (ce nom est omis par l’Itala,. le syr. et la plupart des manuscrits grecs), tu as cru. Dans le grec, deux parfaits, qui dénotent deux actions accomplies. – Heureux… Nouvelle béatitude évangélique, ajoutée pour tous ceux qui ont eu le bonheur de croire au Verbe fait chair sans l’avoir vu de leurs propres yeux. Jésus l’oppose à la foi tardive de S. Thomas, et c’est là le seul blâme qu’il adresse à cette brebis momentanément égarée. – Ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru. Croire malgré l’absence de preuves matérielles, telle est la perfection de la foi. Pourtant il fallait bien que les disciples eussent vu et touché l’Homme‑Dieu, pour fournir des arguments à notre croyance ; mais, après l’Ascension une nouvelle ère a commencé : « Mais t’écouter seulement fonde la certitude de foi », Saint Thomas d’Aquin, Adoro te devote. Bienheureux quiconque le fait sans hésiter.

Jean 20.30 Jésus a fait encore en présence de ses disciples beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre.Beaucoup d’autres miracles… En terminant le récit des faits glorieux qui s’étaient passés dans l’octave de la Résurrection, S. Jean s’excuse en quelque sorte d’être si bref sur une vie si riche en miracles. Car les mots Jésus fit encore ne s’appliquent pas seulement aux jours récemment écoulés, mais à toute la vie publique de Notre‑Seigneur Jésus‑Christ. « Autres » désigne des miracles d’un autre genre, d’une autre nature que ceux qui ont été narrés par l’évangéliste. Dans cette formule il est donc successivement question de la quantité (« beaucoup ») et de la qualité. – En présence de ses disciples. Remarque importante pour l’authenticité des faits, ainsi qu’il a été dit à propos du v. 29. Nous ne croyons pas sans preuves, mais en nous appuyant sur le témoignage de témoins oculaires. – Qui ne sont pas écrits dans ce livre. Le narrateur, sur le point d’achever son œuvre, jette sur elle un dernier coup d’œil, et il y aperçoit, des lacunes, qu’il voudrait combler, s’il est possible, par cette réflexion générale. Dans ce verset, il nous fait donc part de sa méthode comme écrivain : ne pouvant tout dire, il a choisi parmi les miracles innombrables de son Maître. Comment, en face de cette déclaration, des critiques sérieux peuvent‑ils raisonner ainsi : Jean omet ; donc il nie ou ignore. Tel est pourtant le raisonnement perpétuel des rationalistes.

Jean 20.31 Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.Ceux‑ci ont été écrits (par opposition aux miracles omis). S. Jean a donc fait un choix (v. 30) : il va nous dire quels critères l’ont guidé dans ce choix. « Beaucoup de choses en peu de mots », dit fort bien Maldonat. – Afin que vous croyiez. Le but du disciple bien‑aimé était moins d’instruire que de susciter la foi. Et l’objet de la foi qu’il aurait voulu implanter en tous lieux était double : 1° Jésus est le Messie (Jésus est le Christ) ; 2° il est le Fils de Dieu dans le sens strict et théologique du mot : Jésus est vrai Dieu et vrai Homme, il est Dieu fait homme. – Et qu’en croyant… Autre but, qui découle du premier : la foi, par l’intermédiaire des œuvres, conduit au salut les âmes croyantes. – Vous ayez la vie : la vie « éternelle », cf. 1 Jean v. 13. – En son nom : c’est-à-dire par l’influence de ce nom tout‑puissant. – Jésus, le Christ, Fils de Dieu : telle est l’idée dominante du quatrième évangile ; elle retentit au début, au milieu, à la fin, partout. Aucun écrivain n’a jamais été plus fidèle que le nôtre à son plan primitif. Voyez notre propre Préface, § 3, 3.

Bible de Rome
Bible de Rome
La Bible de Rome réunit la traduction révisée 2023 de l’abbé A. Crampon, les introductions et commentaires détaillés de l’abbé Louis-Claude Fillion sur les Évangiles, les commentaires des Psaumes par l’abbé Joseph-Franz von Allioli, ainsi que les notes explicatives de l’abbé Fulcran Vigouroux sur les autres livres bibliques, tous actualisés par Alexis Maillard.

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