Psaume hébreu N°61
(Psaume N°60 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, de David. David, durant sa fuite devant Saül ou Absalon, demande à Dieu la conservation de la dignité royale pour lui et ses descendants, spécialement pour le descendant qui devait sortir de lui, le Messie, au sujet duquel il avait été instruit (Ps. Hébreux 2). Le chrétien adressera la même prière à Dieu dans les afflictions, ranimant en lui l’espérance dans le bonheur à venir et l’éternité du royaume de Dieu. 2 Ô Dieu, entends mes cris, sois attentif à ma prière. 3 De l’extrémité de la terre je crie vers toi, dans l’angoisse de mon cœur conduis-moi sur le rocher que je ne peux pas atteindre. David était alors ou bien poursuivi par Saül, ou en fuite devant Absalon. Le chrétien se souviendra de son séjour sur la terre, qui est comme un exil, ou de ses autres tribulations. 4 Car tu es pour moi un refuge, une tour puissante contre l’ennemi. 5 Je voudrais demeurer à jamais dans ta tente, me réfugier à l’abri de tes ailes. Séla. Je prierai encore, et pour toujours, dans votre sanctuaire. 6 Car toi, ô Dieu, tu exauces mes vœux, tu m’as donné l’héritage de ceux qui révèrent ton nom. Le nom est ce qui distingue l’être ; c’est pourquoi il est mis pour l’être lui-même. 7 Ajoute des jours aux jours du roi, que ses années se prolongent d’âge en âge. 8 Qu’il demeure sur le trône éternellement devant Dieu. Ordonne à ta bonté et à ta vérité de le garder. Le roi sera ensuite pour toujours auprès de Dieu. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, il est donc roi également, et se souviendra à la lecture de ce passage de l’éternelle félicité dont il jouira auprès de Dieu. 9 Alors je célébrerai ton nom à jamais et j’accomplirai mes vœux chaque jour.
Psaume hébreu N°62
(Psaume N°61 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant… Idithun, psaume de David. 2 Oui, à Dieu mon âme en paix s’abandonne, de lui vient mon secours. 3 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne serai pas tout à fait ébranlé. 4 Jusqu’à quand vous jetterez-vous sur un homme, pour l’abattre tous ensemble, comme une clôture qui penche, comme une muraille qui s’écroule ? 5 Oui, ils complotent pour le précipiter de sa hauteur, ils se plaisent au mensonge, ils bénissent de leur bouche et ils maudissent dans leur cœur. Séla. 6 Oui, ô mon âme, à Dieu abandonne-toi en paix, car de lui vient mon espérance. 7 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne chancellerai pas. 8 Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. 9 En tout temps, ô peuple, confie-toi en lui, épanchez devant lui vos cœurs, Dieu est notre refuge. Séla. 10 Oui les mortels sont vanité, les fils de l’homme sont mensonge dans la balance ils monteraient, tous ensemble plus légers qu’un souffle. Quand on met les enfants des hommes dans la balance de la justice, ils montent, parce qu’ils sont sans poids, comme les choses les plus vaines. La liaison avec ce qui précède et ce qui suit est : Placez votre espérance en Dieu (v. 9) ; les hommes n’inspirent aucune confiance ; n’espérez pas davantage dans l’injustice et les richesses, qui les rendent puissants. 11 Ne vous confiez pas dans la violence et ne mettez pas un vain espoir dans le vol. Si vos richesses s’accroissent, n’y attachez pas votre cœur. Voir 1 Corinthiens 7, 30-31. 12 Dieu a dit une parole, ou deux, que j’ai entendues : « La puissance est à Dieu, 13 à toi aussi, Seigneur, la bonté. » Car tu rends à chacun selon ses œuvres.
Psaume hébreu N°63
(Psaume N°62 dans la Vulgate)
1 Psaume de David. Lorsqu’il était dans le désert de Juda. Dans le temps où il était fugitif devant Saül. 1 Samuel 22, 5. 2 Ô Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aurore, mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau. 3 C’est ainsi que je te contemplais dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. De même que David, tous les justes sont sur la terre comme dans un désert, où les eaux de la consolation et de la vraie paix ne coulent que lorsque Dieu les donne. 4 Car ta grâce est meilleure que la vie : que mes lèvres célèbrent tes louanges. La faveur d’être devant vous dans votre sanctuaire, le sentiment de votre adorable présence, vaut mieux que le sentiment de la force vitale, vaut mieux que la vie même. 5 Ainsi te bénirai-je toute ma vie, en ton nom j’élèverai mes mains. 6 Mon âme est rassasiée, comme de moelle et de graisse et, la joie sur les lèvres, ma bouche te loue. Je suis comblé de la joie de votre présence dans votre sanctuaire. La graisse est ici l’image de la joie. 7 Quand je pense à toi sur mon lit, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit. Le Psalmiste exprime avec quelle ardeur il soupire après Dieu. Lorsque, dit-il, je pense à vous durant les veilles de la nuit, je ne m’endors plus, mais j’ai l’esprit et le cœur occupés de votre amour et de votre grâce jusqu’au matin. La nuit était divisée en trois veilles, et plus tard elle le fut en quatre (voir Juges 7, 19. Matthieu 14, 25). 8 Car tu es mon secours et je suis dans l’allégresse à l’ombre de tes ailes. 9 Mon âme est attachée à toi, ta droite me soutient. 10 Mais eux, cherchent à m’ôter la vie, ils iront dans les profondeurs de la terre. 11 On les livrera au glaive, ils seront la proie des chacals. 12 Et le roi se réjouira en Dieu. Quiconque jure par lui se glorifiera, car la bouche des menteurs sera fermée.
Psaume hébreu N°64
(Psaume N°63 dans la Vulgate)
1 Au maître de Chant, psaume de David. 2 Ô Dieu, écoute ma voix, quand je fais entendre mes plaintes défends ma vie contre un ennemi qui m’épouvante, 3 protège-moi contre les complots des malfaiteurs, contre la troupe soulevée des hommes iniques, 4 qui aiguisent leurs langues comme un glaive, qui préparent leurs flèches, leur parole amère, leurs flèches : leurs paroles empoisonnées, douloureuses, nuisibles 5 pour les décocher dans l’ombre contre l’innocent, ils les décochent contre lui à l’improviste, sans rien craindre. 6 Ils s’affermissent dans leurs desseins pervers, ils se concertent pour tendre leurs pièges ils disent : « Qui les verra ? » 7 Ils ne méditent que forfaits : « Nous sommes prêts, disent-ils, notre plan est bien dressé. » L’intérieur de l’homme et son cœur sont un abîme. 8 Mais Dieu a lancé sur eux ses flèches : soudain les voilà blessés. 9 On les jette par terre, les flèches de leur langue retombent sur eux. Tous ceux qui les voient hochent la tête. Leur langue les soulèvera les uns contre les autres (excitera la division parmi eux), en sorte que tous ceux qui les verront, hocheront la tête, et que tous les hommes seront saisis de frayeur 10 Tous les hommes sont saisis de crainte, ils publient l’œuvre de Dieu, ils comprennent ce qu’il a fait. Dieu a rendu vains les funestes projets de mes ennemis, et en sera loué. 11 Le juste se réjouit dans le Seigneur et se confie en lui, tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
Psaume hébreu N°65
(Psaume N°64 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Dans ce Psaume, Dieu est loué pour tous les bienfaits qu’il répand sur la terre. Il fut, suivant quelques-uns, composé par David comme un hymne d’action de grâces pour la fête de la moisson (Exode 23, 16). D’après plusieurs exégètes catholiques, c’est un Psaume prophétique qui contient l’expression de à reconnaissance de l’Église formée des nations (v. 3). Le chrétien qui l’emploiera dans sa prière se souviendra des faveurs qu’il a reçues pour le corps et pour l’âme. 2 A toi est due la louange, ô Dieu, dans Sion c’est en ton honneur qu’on accomplit les vœux. 3 O toi, qui écoutes la prière, tous les hommes viennent à toi. Tous les hommes se tourneront vers vous, et un jour toutes les nations se convertiront à vous. Isaïe 66, 23. 4 Un amas d’iniquités pesait sur moi : tu pardonnes nos transgressions. Le Psalmiste commence son hymne d’action de grâces et de louanges par l’aveu sincère que lui et son peuple sont coupables, parce que toute prière qui ne procède pas d’un cœur humble et pénitent, est rejetée de Dieu. 5 Heureux celui que tu choisis et que tu rapproches de toi, pour qu’il habite dans tes parvis. Puissions-nous être rassasiés des biens de ta maison, de ton saint temple. Des grâces que vous accordez dans votre temple. 6 Par des prodiges, tu nous exauces dans ta justice, Dieu de notre salut, espoir des extrémités de la terre et des mers lointaines. Vous en qui espèrent tous les peuples, toutes les contrées et toutes les îles. 7 Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de sa puissance, 8 il apaise la fureur des mers, la fureur de leurs flots et le tumulte des peuples. Après avoir conjuré le Seigneur avec humilité de l’exaucer (v. 3-4), et hautement déclaré que le bonheur consistait à paraître devant Dieu pour le prier, le Psalmiste commence son hymne de louange (7-14). 9 Les habitants des pays lointains craignent devant tes prodiges, tu réjouis les extrémités, l’Orient et l’Occident. Dans les contrées où apparaît l’aurore, et dans celles où se montre le crépuscule, partout à l’Occident et à l’Orient, on découvre les traces de vos bénédictions. 10 Tu as visité la terre pour lui donner l’abondance, tu la combles de richesses. La source divine est remplie d’eau : tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi. La rosée et la pluie qui tombent du ciel, images de la grâce divine. 11 Arrosant ses sillons, aplanissant ses mottes, tu l’amollis par des ondées, tu bénis ses germes. 12 Tu couronnes l’année de tes bienfaits, sur tes pas ruisselle la graisse. La graisse est ici l’image de la joie. 13 Les pâturages du désert sont abreuvés et les collines se revêtent d’allégresse. 14 Les prairies se couvrent de troupeaux et les vallées se parent d’épis, tout se réjouit et chante.


