Psaume hébreu N°66
(Psaume N°65 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant. Cantique, psaume. Pousse vers Dieu des cris de joie, terre entière. Dans un sens plus élevé, ce Psaume est un hymne d’action de grâces pour les bienfaits dont nous sommes redevables à Jésus-Christ, et dont la résurrection est le sceau. Le Psaume est en général un cantique d’action de grâces pour la délivrance, et le chrétien peut par conséquent très bien en faire l’application à son salut. 2 Chantez la gloire de son nom, célébrez magnifiquement ses louanges. 3 Dites à Dieu : « Que tes œuvres sont redoutables à cause de ta toute-puissance, tes ennemis te flattent. Vos ennemis ne pouvant vous résister, ils se soumettront à vous, il est vrai, mais non avec sincérité et de bonne volonté ; ils ne se soumettront que par contrainte, et seulement par dissimulation. 4 Que toute la terre se prosterne devant toi, qu’elle chante en ton honneur, qu’elle chante ton nom. » Séla. 5 Venez et contemplez les œuvres de Dieu. Il est redoutable dans ses desseins sur les fils de l’homme. Admirable dans ce qu’il fait pour les hommes. 6 Il a changé la mer en une terre sèche, on a passé le fleuve à pied, alors nous nous réjouîmes en lui. Allusion au passage miraculeux des Israélites à travers la mer Rouge (Exode 14) et le Jourdain (Josué 3, 13 et suiv.). L’un et l’autre fait était une figure du passage des chrétiens par les eaux du baptême, ou une figure du baptême, où le chrétien renonce à tout ce qui est mal, de même que les Israélites furent, par ces événements miraculeux, délivrés de la misère et de la servitude d’Égypte (1 Corinthiens 10, 1). 7 Il règne éternellement par sa puissance ses yeux observent les nations : que les rebelles ne s’élèvent pas. Séla. Comme s’ils pouvaient échapper à ses châtiments, car il les voit ainsi que leurs actions. 8 Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange. 9 Il a conservé la vie à notre âme et n’a pas permis que notre pied chancelât. 10 Car tu nous as éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer au creuset, comme l’argent. 11 Tu nous as conduits dans le filet, tu as mis sur nos reins un fardeau. 12 Tu as fait marcher des hommes sur nos têtes, nous avons passé par le feu et par l’eau mais tu nous en as tirés pour nous combler de biens. On ne peut déterminer avec certitude quelles sont les souffrances du peuple d’Israël que le Psalmiste a ici (10-12) dans la pensée. Le chrétien peut sur ces versets, se souvenir des persécutions que l’Église et ses saints, spécialement les martyrs, ont eu à endurer (Voir 2 Corinthiens 12, 6 et suiv.), ainsi que des afflictions et des épreuves par lesquelles il faut que toute âme chrétienne passe, pour devenir semblable à Jésus-Christ. 13 Je viens dans ta maison avec des holocaustes, pour m’acquitter envers toi de mes vœux, 14 que mes lèvres ont proférés, que ma bouche a prononcés au jour de ma détresse. 15 Je t’offre des brebis grasses en holocauste, avec la fumée des béliers, j’immole le taureau avec le jeune bouc. Séla. 16 Venez, écoutez et je vous raconterai, à vous tous qui craignez Dieu, ce qu’il a fait à mon âme. 17 J’ai crié vers lui de ma bouche et sa louange était sur ma langue. 18 Si j’avais vu l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’exaucerait pas. L’iniquité de mon cœur : le défaut de sincérité, l’hypocrisie et autres péchés 19 Mais Dieu m’a exaucé, il a été attentif à la voix de ma prière. 20 Béni soit Dieu, qui n’a pas repoussé ma prière et n’a pas éloigné de moi sa grâce.
Psaume hébreu N°67
(Psaume N°66 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume. Cantique. 2 Que Dieu nous soit favorable et qu’il nous bénisse, qu’il fasse briller sur nous son visage. Séla. 3 afin que l’on connaisse sur la terre ta voie et parmi toutes les nations ton salut. Les préceptes que vous nous avez donnés pour notre salut, votre religion. 4 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 5 Que les nations se réjouissent, qu’elles soient dans l’allégresse car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre. Séla. 6 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 7 La terre a donné ses produits que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Non pas seulement ses productions, qui servent à la nourriture de l’homme, mais encore celui que les peuples attendent (Genèse 49, 10), le grand Roi, fils de l’homme (S. Jérôme). les Pères de l’Église prennent tout le psaume pour l’expression d’ardents soupirs après l’avènement du Messie, en qui tous les peuples devaient trouver leur salut, et par conséquent un sujet de faire éclater leur joie. 8 Que Dieu nous bénisse et que toutes les extrémités de la terre le révèrent.
Psaume hébreu N°68
(Psaume N°67 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Ce psaume est un chant de triomphe après quelque victoire signalée, et qui fut chanté à l’occasion de la solennité de la translation de l’arche, lorsqu’à la suite de la guerre, où elle fut conduite (comp. 1 Samuel 4, 4. 14, 18. Ps. Hébreux 47, 6), on la reporta au milieu d’une grande pompe (v. 25-29), accompagnée des captifs (v. 19), sur le mont Sion (v. 16). Les idées dans cet hymne obscur se coordonnent comme suit. Le chantre sacré reconnaît et demande d’abord que devant Dieu tous ses ennemis disparaissent (v. 1-3) ; il exhorte à louer Dieu au sujet de sa puissance (v. 4-5), ce Dieu qui a comblé son peuple de tant de bienfaits (5-15), et qui notamment a daigné habiter sur Sion (16-19), où il retourne en triomphe, menant après lui les captifs (v. 19) : il continue son exhortation à louer Dieu, qui les délivrera encore à l’avenir de tous leurs ennemis (20-24). Il décrit la pompe avec laquelle Dieu, après sa victoire, triomphe de ses ennemis (25-28) : il le conjure d’accorder à son peuple un bonheur durable, et de le rendre victorieux des nations idolâtres (29-32), et invite tous les peuples à célébrer la majesté du Dieu d’Israël. — Selon les exégètes catholiques, qui s’appuient sur l’autorité de saint Paul (Éphésiens 4, 8) et des saints Pères, le sujet de ce psaume n’est pas seulement le triomphe du peuple d’Israël après quelque victoire, mais surtout la victoire de Jésus-Christ sur tous ses ennemis, et son ascension. En effet, le Chantre sacré y décrit le présent sous des traits tels, qu’il fait en même temps une prophétie relative à l’avenir. Le chrétien qui, dans la lecture des psaumes, doit toujours rapprocher les institutions judaïques des institutions chrétiennes, se souviendra donc, dans les endroits où Dieu est loué, de Jésus-Christ, et fera l’application de ce qui est marqué à son règne sur la terre et dans le ciel. 2 Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés et que ceux qui le haïssent fuient devant son visage. C’étaient là les paroles qui étaient toujours prononcées, lorsqu’au changement de campement des Israélites, l’Arche sainte était enlevée pour être transportée d’un lieu à un autre. (Nombres 10, 35) Elles sont mises ici par rapport à la victoire qui venait d’être remportée, et elles veulent dire : Comme Dieu s’est levé cette fois-ci, et nous a accordé la victoire, ainsi puisse-t-il toujours se lever et dissiper nos ennemis. Le chrétien priera Jésus-Christ de réduire ses ennemis à lui servir d’escabeau pour ses pieds. 3 Comme se dissipe la fumée, dissipe-les comme la cire se fond au feu, que les méchants disparaissent devant Dieu. 4 Mais que les justes se réjouissent et tressaillent devant Dieu qu’ils soient transportés d’allégresse. 5 Chantez à Dieu, célébrez son nom. Frayez le chemin à celui qui s’avance à travers les plaines, le Seigneur est son nom, tressaillez devant lui. Redressez la voie pour Dieu qui revient à Sion sur l’Arche. Le chrétien : redressez la voie pour Jésus-Christ ; préparez vos cœurs par l’humilité et la pénitence, afin qu’il y entre et y habite. 6 Il est père des orphelins et juge des veuves, Dieu dans sa sainte demeure. 7 Aux abandonnés, Dieu donne une maison, il délivre les captifs et les rend au bonheur, seuls les rebelles restent au désert brûlant. Dieu rassemble les Israélites dans la terre qu’il leur a donnée. Jésus-Christ rassemble les siens dans son Église, et forme des sociétés plus parfaites encore, comme les cloîtres. Il délivre les captifs, en brisant les liens de Satan et du péché (Luc 1, 79) ; les rebelles sont ceux qui vont contre la volonté de Dieu, les pécheurs obstinés, qui dorment dans la mort, dans le tombeau de leurs crimes. 8 Ô Dieu, quand tu sortais à la tête de ton peuple, quand tu t’avançais dans le désert, Séla. Le Chantre sacré, dans une apostrophe à Dieu, lui rappelle que lors de la sortie d’Égypte, il daigna tracer miraculeusement la voie aux Israélites, les introduire dans la terre promise, et les favoriser de victoires que la renommée répandait au loin. 9 la terre fut ébranlée, les cieux eux-mêmes se fondirent devant Dieu, le Sinaï trembla devant Dieu, le Dieu d’Israël. Alors vous vous fîtes connaître, vous fîtes éclater votre puissance et votre majesté par des prodiges et des signes, spécialement en donnant votre loi sur le Sinaï. (Comp. Juges 5, 4-5). Lorsqu’au jour de la Pentecôte Jésus-Christ écrivit sa loi dans les cœurs par le Saint-Esprit, il le fit en excitant un ébranlement d’une autre nature ; ce fut surtout par une émotion intérieure, dont l’effet fut la conversion et le changement au cœur. 10 Tu fis tomber, ô Dieu, une pluie de bienfaits, ton héritage était épuisé, tu le réconfortas. Votre héritage : le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29) ; Jésus-Christ nous a donné le vrai pain du ciel dans sa doctrine et dans son corps adorable. 11 Envoyés par toi, des animaux vinrent s’y abattre dans ta bonté, ô Dieu, tu prépares leur aliment aux malheureux. 12 Le Seigneur a fait entendre sa parole, les femmes qui annoncent la victoire sont une troupe nombreuse. Le Seigneur donnera la parole aux femmes qui annoncent les heureuses nouvelles. C’étaient des chanteuses qui ordinairement annonçaient les victoires (Exode 15, 20. 1 Samuel 18, 6-8). La victoire de Jésus-Christ sera annoncée par les hérauts de la foi vivant dans la virginité. 13 « Les rois des armées fuient, fuient et celle qui habite la maison partage le butin. » Des rois puissants du pays de Canaan furent assujettis au bien-aimé de Dieu, au peuple d’Israël. Jésus-Christ, le bien-aimé du Père, fait prosterner les rois à ses pieds. Lorsque les rois auront été vaincus, ce sera aux femmes de la maison à partager le butin qu’on aura remporté. L’Église, l’épouse de Jésus-Christ, est la dispensatrice des grâces que Jésus-Christ nous a méritées, et qu’il a enlevées comme une dépouille à Satan et au monde. 14 Quand vous étiez couchés au milieu des bercails, les ailes de la colombe étaient recouvertes d’argent et ses plumes brillaient de l’éclat de l’or. Alors vous brillerez de l’éclat de l’argent et de l’or, semblables aux colombes, dont les ailes reflètent l’or et l’argent, c’est-à-dire vous deviendrez très-riches. Lorsque vous, chrétiens, vous aurez été mis en possession de votre héritage dans la lumière (Colossiens 1, 12) , alors revêtus de l’habit blanc du triomphe (Apocalypse 3, 4 ; 6, 11), vous ressemblerez à de blanches colombes, et serez riches en toutes sortes de grâces. 15 Lorsque le Tout-Puissant dispersait les rois dans le pays, la neige tombait sur le Selmon. 16 Montagne de Dieu, montagne de Basan, montagne aux cimes élevées, montagne de Basan, de la montagne de Selmon le Chantre sacré passe à la montagne de Sion, qui était une preuve spéciale de la faveur de Dieu, en ce que Dieu y avait sa demeure. Par Sion le chrétien entendra l’Église. 17 pourquoi regardez-vous avec envie, montagnes aux cimes élevées, la montagne que Dieu a voulue pour séjour ? Oui, le Seigneur y habitera à jamais. Une montagne de Dieu est une montagne très haute ; les montagnes de Basan, célèbres par leurs gras pâturages, étaient situées au-delà du Jourdain. 18 Le char de Dieu, ce sont des milliers et des milliers, le Seigneur vient du Sinaï dans son sanctuaire. La puissance guerrière de Dieu, les anges qui environnent Dieu (2 Rois 6, 17. Daniel 7, 10). Le Chantre sacré ajoute au tableau qu’il a tracé de la gloire du mont Sion un nouveau trait ; il fixe l’attention sur l’éclat tout céleste de la cour qui environne Dieu sur sa montagne sainte. Des milliers et des milliers : innombrables 19 Tu montes sur la hauteur emmenant la foule des captifs, tu reçois les présents des hommes. Même les rebelles habiteront près du Seigneur Dieu. Sens : Le Seigneur monte sur cette montagne avec l’Arche d’alliance. Quoique ce passage puisse s’appliquer dans le sens prochain à la translation triomphale de l’Arche, toutefois le Prophète a fait choix d’expressions qui ne sont vraies dans toute l’étendue de leur signification, que lorsqu’on les rapporte à l’ascension de Jésus-Christ, laquelle, ainsi que l’apôtre saint Paul nous l’apprend (Éphésiens 4, 8), a été ici prédite. Jésus-Christ, notre Seigneur, est monté au ciel après avoir consommé son œuvre, a mené avec lui, en quelque sorte comme captifs, dans son triomphe, ceux qu’il avait délivrés de l’esclavage du péché et de Satan, et du haut du ciel il distribue ses grâces, tellement que même les païens incrédules deviennent les demeures de Dieu et de son Esprit. 20 Béni soit le Seigneur. Chaque jour il porte notre fardeau, il est le Dieu qui nous sauve. Séla. Après avoir parlé des bienfaits de Dieu (5-19), le Chantre sacré exhorte de nouveau à le louer. 21 Dieu est pour nous le Dieu des délivrances, le Seigneur, le Seigneur, peut retirer de la mort. 22 Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis, le front chevelu de celui qui marche dans l’iniquité. 23 Le Seigneur a dit : « Je les ramènerai de Basan, je les ramènerai du fond de la mer, 24 afin que tu plonges ton pied dans le sang et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis. » Je rassemblerai les ennemis d’Israël de l’Orient et de l’Occident, afin qu’ils trouvent leur mort dans la terre de Canaan. Jésus-Christ fait tomber d’affreux châtiments sur ses ennemis (Ps. Hébreux 2, 9. Apocalypse 2, 27. 12, 5. 19, 15). 25 On voit tes marches, ô Dieu, les marches de mon Dieu, de mon roi, au sanctuaire. Le Chantre sacré dépeint maintenant la marche de Dieu s’avançant vers le mont Sion. 26 En avant sont les chanteurs, puis les musiciens, au milieu, des jeunes filles battant du tambourin. 27 « Bénissez Dieu dans les assemblées, le Seigneur, vous qui êtes de la source d’Israël. » vous qui êtes les descendants d’Israël (de Jacob). Isaïe 48. 1. C’est là un fragment de l’hymne des chantres. 28 Voici Benjamin, le plus petit, qui domine sur eux, voici les princes de Juda avec leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. Benjamin, le plus jeune des enfants de Jacob. Quoique le plus jeune, Benjamin était le premier. Du reste, une partie de Jérusalem et la plus grande partie du temple était située dans le district de Benjamin (Voir Deutéronome 33, 12). Dieu fait choix de ce qui est petit. Le Chantre sacré fait mention de quelques tribus seulement, comme tenant lieu de toutes. L’ascension de Jésus-Christ au ciel, menant à sa suite son Église, sera pleine de majesté. Il rassemblera des douze tribus d’Israël ceux qui lui appartiendront (Apocalypse 7, 4 et suiv.). Ce seront les plus petits qui jouiront du plus haut degré de faveur, et qui le suivront de plus près. 29 Commande, ô Dieu, à ta puissance, affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous. montrez-vous fort, ô Dieu, dans ce que vous avez fait pour nous, achevez ce que vous avez commencé. 30 A ton sanctuaire, qui s’élève au-dessus de Jérusalem, les rois t’offriront des présents. 31 Menace la bête des roseaux, la troupe des taureaux avec les veaux des peuples, afin qu’ils se prosternent avec des pièces d’argent. Disperse les nations qui se plaisent aux combats. les crocodiles (bête des roseaux) sont mis comme figure pour les Égyptiens (Ézéchiel 29, 3. 32, 2). Forcez la puissante Égypte, qui domine sur le monde, et assujettissez-la à votre peuple. Contraignez l’Égypte, toute la troupe des princes sans frein qui sont parmi les peuples, à vous apporter en tribut des fragments d’argent. 32 Que les grands viennent de l’Égypte, que l’Éthiopie s’empresse de tendre les mains vers Dieu. L’Égypte et l’Éthiopie se soumettront à Dieu. Ces deux pays furent en effet les premiers du monde païen qui embrassèrent la foi chrétienne (Voir Isaïe 19, 19. Sophonie 3, 10. Actes 8, 39). 33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu, célébrez le Seigneur. Séla. 34 Chantez à celui qui est porté sur les cieux, les cieux antiques. Voici qu’il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Celui qui a son séjour dans les cieux les plus élevés, qu’il a créés au commencement. Le Christ fera entendre le tonnerre de sa parole, de son Évangile, par la bouche des prédicateurs de la foi. 35 Reconnaissez la puissance de Dieu. Sa majesté est sur Israël et sa puissance est dans les nuées. 36 De ton sanctuaire, ô Dieu, tu es redoutable. Le Dieu d’Israël donne à son peuple force et puissance. Béni soit Dieu.
Psaume hébreu N°69
(Psaume N°68 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, sur les lys, de David. Dans ce Psaume, David souffrant, type du Sauveur, s’exprime en termes qui conviennent parfaitement à Jésus-Christ. Les Apôtres eux-mêmes, qui se reportent à ce psaume, et l’Église ancienne tout entière, ont cru que c’était Jésus-Christ qui parlait par la bouche de David. 2 Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux montent jusqu’à mon âme. Je suis en danger d’être submergé, c’est-à-dire les souffrances que j’endure me conduiront à la mort. 3 Je suis enfoncé dans une fange profonde et il n’y a pas où poser le pied. Je suis tombé dans un gouffre d’eau et les flots me submergent. 4 Je m’épuise à crier, mon gosier est en feu, mes yeux se consument dans l’attente de mon Dieu. A force de regarder vers le secours (Voir Ps. Hébreux 119, 82. Lamentations 4, 17) 5 Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause, ils sont puissants ceux qui veulent me perdre, qui sont, sans raison, mes ennemis. J’ai dû porter la peine de péchés dont je n’étais pas coupable. L’Apôtre tient le même langage. 2 Corinthiens 5, 21. Celui qui ne connaissait pas le péché, Dieu l’a fait péché pour nous (Voir Romains 8, 3). Ce que je n’ai pas dérobé, il faut que je le rende. 6 Ô Dieu, tu connais ma folie et mes fautes ne te sont pas cachées. vous savez, ô Dieu jusqu’à quel point je suis coupable. Jésus-Christ était personnellement sans péché ; mais il a pris sur lui les péchés de tous les hommes. 7 Que ceux qui espèrent en toi n’aient pas à rougir à cause de moi, Seigneur, Seigneur des armées que ceux qui te cherchent ne soient pas confondus à mon sujet, Dieu d’Israël. Ne permettez pas que mes souffrances soient pour vos adorateurs un sujet de scandale, qu’ils en prennent occasion, et qu’ils sen fassent un motif de m’abandonner (Voir Isaïe 53, 1. Matthieu 11, 25). La croix est un scandale pour les Juifs, et une folie pour les païens. Combien qui consentent volontiers à marcher avec Jésus-Christ dans le sentier fleuri des consolations spirituelles, mais qui refusent de le suivre dans celui de la croix. 8 Car c’est pour toi que je porte l’opprobre, que la honte couvre mon visage. 9 Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. Même mes disciples m’ont abandonné et renié. 10 Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t’insultent retombent sur moi. Ceux qui vous outragent, dont les œuvres sont une preuve qu’ils sont pour vous sans respect, m’outragent aussi, parce que je me suis attaché à vous (Voir Jean 2, 11. Romains 15, 3). 11 Je verse des larmes et je jeûne, on m’en fait un sujet d’opprobre. 12 Je prends un sac pour vêtement et je suis l’objet de leurs sarcasmes. 13 Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi et les buveurs de liqueurs fortes font sur moi des chansons. Les gens désœuvrés font de moi leur sujet de conversation. 14 Et moi, je t’adresse ma prière, Seigneur dans le temps favorable, ô Dieu, selon ta grande bonté, exauce-moi, selon la vérité de ton salut. Que votre salut soit à mon égard une vérité. Ou : Exaucez-moi selon la fidélité que vous mettez à prêter secours. 15 Retire-moi de la boue et que je n’y reste plus enfoncé, que je sois délivré de mes ennemis et des eaux profondes. Des dangers imminents qui me menacent. Jésus-Christ pouvait fort bien faire cette prière ; car s’il était semblable à Dieu, il était aussi en même temps homme, et partageait en conséquence avec nous, à l’exception du péché, toutes les faiblesses de notre nature, telle qu’est la crainte des souffrances. 16 Que les flots ne me submergent plus, que l’abîme ne m’engloutisse pas, que la fosse ne se ferme pas sur moi. Que le tombeau ne me retienne pas. Jésus-Christ savait, en sa qualité de Dieu, qu’il consommerait son œuvre et triompherait de la mort, du tombeau et de l’enfer ; il ne laissa pas néanmoins de demander cette grâce à son Père, parce qu’il voulait, en sa qualité d’homme, nous donner un exemple par sa prière filiale. 17 Exauce-moi, Seigneur, car ta bonté est compatissante dans ta grande miséricorde tourne-toi vers moi, 18 Et ne cache pas ton visage à ton serviteur. Je suis dans l’angoisse, hâte-toi de m’exaucer. 19 Approche-toi de mon âme, délivre-la, sauve-moi à cause de mes ennemis. 20 Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie, tous mes persécuteurs sont devant toi. 21 L’opprobre a brisé mon cœur et je suis malade, j’attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs et je n’en trouve aucun. 22 Pour nourriture ils me donnent l’herbe amère. Dans ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. Voir Matthieu 27, 34. 48. Jean 19, 29. 23 Que leur table soit pour eux un piège, un filet au sein de leur sécurité. Qu’à leur tour ils soient abreuvés d’un fiel amer, pernicieux et rebutant, c’est-à-dire que leur sort soit un sort amer (Jérôme). Les v. 23-30 ne sont pas l’expression d’un vœu ou désir de vengeance, mais une prédiction des châtiments qui devaient frapper toute la nation juive, laquelle a méconnu son Messie, et même l’a mis à mort. C’est en ce sens que saint Paul s’y reporte dans la lettre aux Romains 11, 9-10. Jésus-Christ s’est exprimé de la même manière. Matthieu 23, 37-39. Ces paroles ne sont du reste pas en contradiction avec le caractère plein d’indulgence et de douceur de Jésus ; car les chefs des Juifs n’ayant pas connu la faveur de la visite qui leur était faite, il était nécessaire qu’ils ressentent, de même que tous les pécheurs endurcis, les effets des vengeances de la justice divine. 24 Que leurs yeux s’obscurcissent pour ne plus voir. Fais chanceler leurs reins pour toujours. Cela s’est accompli, car ils ne reconnaissent pas même les prophéties les plus évidentes, qui ont rapport à Jésus-Christ (Voir 2 Corinthiens 3, 14) 25 Déverse sur eux ta colère et que le feu de ton courroux les atteigne. 26 Que leur demeure soit dévastée, qu’il n’y ait plus d’habitants dans leurs tentes. Comp. Matthieu 24, 2. Actes 1, 20. 27 Car ils persécutent celui que tu frappes, ils racontent les souffrances de celui que tu blesses. 28 Ajoute l’iniquité à leur iniquité et qu’ils n’aient pas part à ta justice. C’est là la conséquence de l’endurcissement dans lequel trop s’obstinent (Voir Romains 1, 24) 29 Qu’ils soient effacés du livre de vie et qu’ils ne soient pas inscrits avec les justes. 30 Moi, je suis malheureux et souffrant, que ton secours, ô Dieu, me relève. 31 Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, je l’exalterai par des actions de grâces. 32 Et le Seigneur les aura pour plus agréables qu’un taureau, qu’un jeune taureau avec cornes et sabots. La louange de Dieu au milieu de la pauvreté et des souffrances vaut mieux que les victimes. 33 Les malheureux, en le voyant, se réjouiront et vous qui cherchez Dieu, votre cœur revivra. 34 Car le Seigneur écoute les pauvres et il ne méprise pas ses captifs. 35 Que les cieux et la terre le célèbrent, les mers et tout ce qui s’y meut 36 car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda, on s’y établira et l’on en prendra possession. La céleste Sion, l’Église. Les villes de la nouvelle foi peuvent aussi être appelées villes de Juda, c’est-à-dire les villes de la confession. 37 La race de ses serviteurs l’aura en héritage et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Psaume hébreu N°70
(Psaume N°69 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, de David. En mémorial. Ce psaume est presque identique avec Ps. Hébreux 40, 44 et suiv. 2 Ô Dieu, hâte-toi de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 3 Qu’ils soient honteux et confus, ceux qui cherchent mon âme. Qu’ils reculent et rougissent ceux qui désirent ma perte. 4 Qu’ils retournent en arrière à cause de leur honte, ceux qui disent : « Ah ! Ah ! » 5 Qu’ils soient dans l’allégresse et se réjouissent en toi tous ceux qui te cherchent. Qu’ils disent sans cesse : « Gloire à Dieu » ceux qui aiment ton salut. 6 Moi, je suis pauvre et indigent. Ô Dieu, hâte-toi vers moi. Tu es mon aide et mon libérateur : Seigneur, ne tarde pas.


