Psaume 6
1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, à l’octave, psaume de David. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes de pénitence. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. David, puni de ses péchés par ses ennemis, demande, dans ce psaume, grâce et délivrance, et il espère avec confiance. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, guéris-moi, Seigneur, car mes os sont tremblants. 4 Mon âme est dans un trouble extrême et toi, Seigneur, jusqu’à quand ? Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui. Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ? Différerez-vous de me livrer, ou me châtierez-vous ? Ce n’est pas là une expression d’impatience, mais d’une confiance filiale en la bonté de Dieu.5 Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de ta miséricorde. v5-8 Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David. 6 Car celui qui meurt n’a plus souvenir de toi, qui te louera dans le schéol ? Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. Viens à mon secours, ô mon Dieu ! car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. Le schéol, l’autre monde (Nombres 16, 30 mais si le Seigneur fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient et qu’ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez que ces gens ont méprisé le Seigneur.» 31 Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. 32 La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs familles, avec tous les gens de Coré et tous leurs biens. 33 Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait et la terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l’assemblée. 34 Tout Israël, qui était autour d’eux, s’enfuit à leur cri, car ils disaient : «Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse.» 35 Un feu sortit d’auprès du Seigneur et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum »), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l’égard des bons, ce n’était pas, comme séjour avant d’être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n’était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d’être triste, en ce qu’il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l’enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu. 7 Je suis épuisé à force de gémir, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 8 Mon œil est consumé par le chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me persécutent. Le chagrin m’a fait vieillir en présence de mes ennemis, qui en ont été dans la joie. Le chrétien pénitent peut, au sujet de ces ennemis de David, penser aux passions, aux tentations, aux mauvais exemples et aux mauvaises compagnies, aux occasions dangereuses, et à tout ce qui est un obstacle au salut. 9 Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal car le Seigneur a entendu la voix de mes larmes, Celui qui prie sent tout-à-coup sa prière exaucée. Chant de triomphe v9-11 : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis. Voir Matthieu 7, 23 ; 25, 41 ; Luc 13, 27. 10 le Seigneur a entendu ma supplication, le Seigneur accueille ma prière. 11 Tous mes ennemis seront confondus et saisis d’épouvante, ils reculeront, soudain couverts de honte.
Psaume 7
1 Dithyrambe de David, qu’il chanta au Seigneur à l’occasion des paroles de Chus, le Benjamite. Voir 2 Samuel chapitres 16 et 17. ― Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent pas Chusi, les détails donnés dans 1 Samuel, chapitres 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume. D’autres, avec saint Jérôme, entendent Saül, qui pouvait être appelé Chus (Éthiopien, noir), à cause de son naturel plein de fiel et enclin à la colère.2 Seigneur, mon Dieu, en toi je me confie, sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi Le chrétien se souviendra ici de ses mauvaises habitudes et de ses péchés, qu’il doit s’efforcer de combattre et d’exterminer comme ses plus redoutables ennemis ; il peut également se rappeler les puissances de l’enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le miner entièrement. 3 de peur qu’il ne me déchire, comme un lion, qu’il ne dévore sa proie, sans que nul ne la lui arrache. Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis. 4 Seigneur, mon Dieu, si j’ai fait cela, s’il y a de l’iniquité dans mes mains, Les mains sont mises pour les actions, comme étant les instruments ordinaires qui servent à les faire. 5 si j’ai rendu le mal à qui est en paix avec moi, si j’ai dépouillé celui qui m’opprime sans raison, Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute. 6 que l’ennemi me poursuive et m’atteigne, qu’il foule à terre ma vie, qu’il couche ma gloire dans la poussière. Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter. 7 Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, porte-toi contre les fureurs de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui ordonnes un jugement. Un jugement : selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés. 8 Que l’assemblée des peuples t’environne. Puis, t’élevant au-dessus d’elle, remonte dans les hauteurs. Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis. En haut, les hauteurs ne marquent pas ici le ciel, mais le tribunal élevé où Dieu siégeait sur la montagne de Sion, comme Ps. Hébreux 68, 19. Le Chantre sacré veut dire : Reviens, pour exercer ta justice, sur les hauteurs de Sion, que tu semblais avoir abandonnées, puisque l’iniquité est devenue si puissante ; reviens en considération des peuples, des Saints, qui t’attendent pour les juger.9 Le Seigneur juge les peuples : rends-moi justice, Seigneur, selon mon droit et mon innocence. Les Pères grecs font observer que David, par ces paroles, n’a pas voulu parler d’une justice et d’une innocence absolues et parfaites, mais seulement dire que sa manière d’agir vis-vis de Saül avait été juste (voir 1 Rois 24, 12) ; car il déclare lui-même ailleurs que tous les hommes sont pécheurs et coupables devant Dieu (Ps. Hébreux 143, 2). 10 Mets un terme à la malice des méchants et affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, ô Dieu juste. v7-10 Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité. Voir 1 Chroniques, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12. 11 Mon bouclier est en Dieu, qui sauve les hommes au cœur droit. 12 Dieu est un juste juge, tous les jours, le Tout-Puissant fait entendre ses menaces. 13 Certes, de nouveau il aiguise son glaive, il bande son arc et il vise, 14 il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements. Dans la guerre, on enveloppait quelquefois les flèches de matières inflammables, on y mettait le feu et on les lançait. 15 Voici le méchant en travail de l’iniquité : il a conçu le malheur et il enfante le mensonge. Il a conçu des projets pervers, pour nuire à son prochain, et il les a mis à exécution. Voir Job 15, 35 ; Isaïe 59, 4. 16 il ouvre une fosse, il la creuse et il tombe dans l’abîme qu’il préparait. Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent. Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué ! Plein de confiance dans le secours divin, le Chantre sacré voit d’avance la chute de son persécuteur. 17 Son iniquité retombe sur sa tête et sa violence redescend sur son front. 18 Je louerai le Seigneur pour sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. Jésus-Christ, les apôtres (Matthieu 16, 15. ; 1 Corinthiens 16, 26-38. Hébreux 2, 8-9) et les saints Pères ont rapporté ce psaume à a glorification du Messie ; et cette application a pour elle la teneur même du psaume. En effet, quoiqu’il offre en général le tableau de la gloire de l’homme parfait, régénéré, enrichi et orné de nouveau, après sa chute dans le péché, de la grâce de Dieu (v. 5), ce tableau est aussi et surtout celui de la glorification de Jésus-Christ, dans l’humanité renouvelée duquel les hommes, après la rédemption, sont glorifiés.
Psaume 8
1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, chant de David. 2 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Elle n’éclate pas seulement sur toute la terre, elle s’élève jusqu’aux cieux, que nos yeux découvrent. 3 Par la bouche des enfants et de ceux qui sont au sein, tu t’es fondé une force pour confondre tes ennemis, pour imposer silence à l’adversaire et au blasphémateur. Les enfants, par leur innocence et leur amabilité, célèbrent vos louanges, pour réduire au silence, pour confondre ceux qui ne veulent pas reconnaître votre gloire et qui se révoltent contre vous. Ces paroles out reçu leur accomplissement spécialement lorsque les enfants glorifièrent Jésus-Christ dans le temple (Matthieu 21, 16), et qu’ainsi ils couvrirent de confusion ses ennemis courroucés et avides de vengeance.4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as créées, je m’écrie : 5 Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui et le fils de l’homme, pour que tu en prennes soin ? David n’entend pas simplement ici les dons de la nature, il entend encore et surtout ceux de la grâce ; en effet, se souvenir, visiter, dans le bons sens, veut dire, dans le style biblique, sauver, délivrer (Genèse 8, 1. 21, 1. 50, 24. Exode 2, 25) ; d’où il suit qu’il s’agit surtout ici de l’humanité rachetée, ornée de nouveau de la grâce, régénérée, et que le sens du verset est : Lorsque je considère le ciel et les étoiles, et que je vois avec quelle magnificence vous y faites éclater votre gloire, je suis à me demander comment vous avez voulu encore la faire éclater en vous souvenant de l’homme dans l’état de grâce. L’humanité perfectionnée et régénérée étant proprement l’humanité de Jésus-Christ, en ce qu’il porte en lui le type du genre humain, et qu’en lui tous, après la rédemption, trouvent grâce et accès auprès de Dieu, c’est avec raison que les apôtres et les saints Pères font à sa personne, dans le sens le plus relevé, l’application de ce qui est ici marqué. 6 Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, tu l’as couronné de gloire et d’honneur. 7 Tu lui as donné l’empire sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds : le second homme, Jésus-Christ (Hébreux chap. 1), de même que le premier (Genèse 1, 26), et dans lui son Église sainte, qui non-seulement use de ce monde, mais qui souvent le domine par sa puissance merveilleuse. 8 Brebis et bœufs, tous ensemble et les animaux des champs, 9 oiseaux du ciel et poissons de la mer et tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Saint Augustin, saint Chrysostome et saint Jérôme prennent ce psaume pour un cantique d’action de grâces de l’Église chrétienne, au sujet des victoires qu’elle a remportées sur l’ennemi du genre humain et sur le paganisme (v. 6) ; et de plus, comme une prière qu’elle adresse à Dieu pour lui demander sa protection contre ses futurs ennemis. David a pu chanter ce même cantique après quelque victoire sur ses ennemis.
Psaume 9 A
1 Au maître de chant, sur l’air Mort au fils, psaume de David. 2 Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. 3 Je me réjouirai et je tressaillerai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut. 4 Mes ennemis reculent, ils trébuchent et tombent devant ton visage ils ne soutiendront pas ton regard, l’influence de ta puissance. 5 car tu as fait triompher mon droit et ma cause, tu t’es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as châtié les nations, tu as fait périr l’impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. Les ennemis de la religion et de Dieu. Telle est la fin de tous les ennemis de Dieu et de son Église. 7 L’ennemi est anéanti. Des ruines pour toujours. Des villes que tu as renversées, leur souvenir a disparu. 8 Mais le Seigneur siège à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. 9 Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. 10 Et le Seigneur est un refuge pour l’opprimé, un refuge au temps de la détresse. Un refuge pour le fidèle, qui, quoiqu’il ne soit pas toujours pauvre en biens, doit néanmoins être pauvre en esprit, humble et dévoué à Dieu. 11 En toi se confient tous ceux qui connaissent ton nom car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Seigneur. 12 Chantez au Seigneur qui réside en Sion, publiez parmi les peuples ses hauts faits. À Jérusalem, qui, dans un sens plus élevé, marque l’Église (Augustin, Jérôme). 13 Car celui qui redemande le sang versé s’en est souvenu, il n’a pas oublié le cri des affligés. le sang des hommes pieux persécutés, des martyrs, qui ont versé leur sang pour Dieu (Jérôme). 14 Aie pitié de moi, Seigneur, disaient-ils, vois l’affliction où m’ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la mort, Vois les souffrances que mes ennemis me font endurer car ils ne sont pas encore tous exterminés. 15 afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut. C’était sous les portes que l’on se rassemblait (Deutéronome 21, 19 ; 22, 15). La fille de Sion est Sion, c’est-à-dire Jérusalem même, de même que la fille de Babylone est Babylone même. Les villes sont souvent personnifiées comme des femmes. 16 Les nations sont tombées dans la fosse qu’elles ont creusée, dans le lacet qu’elles ont caché s’est pris leur pied. Les contempteurs de Dieu succombent par les complots mêmes qu’ils ourdissent pour la perte de ceux qui la craignent. Lors donc que nos ennemis nous persécutent et nous tendent des pièges, recourons à Dieu, et espérons en son secours. 17 Le Seigneur s’est montré, il a exercé le jugement, dans l’œuvre de ses mains, il a enlacé l’impie. Higgaion. Séla. 18 Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient Dieu. 19 Car le malheureux n’est pas toujours oublié, l’espérance des affligés ne périt pas à jamais. 20 Lève-toi, Seigneur, que l’homme ne triomphe pas. Que les nations soient jugées devant ton visage. Ne permets pas que l’homme devienne trop puissant, trop arrogant 21 Répands sur elles l’épouvante, Seigneur, que les peuples sachent qu’ils sont des hommes. Séla.
Psaume hébreu N°10
(Psaume N°9 B dans la Vulgate)
1 Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné et te caches-tu au temps de la détresse ? Le Chantre sacré, sous l’impression du sentiment qui le domine, éclate en plaintes plus vives encore au sujet des nouveaux ennemis dont il s’est déjà plaint (9, 14). Par ses ennemis il entend vraisemblablement les nations païennes (les Philistins, les Arabes), toujours disposées à la guerre et au pillage. Il se plaint des violences que ces nations commettent, et de l’oppression sous laquelle elles tiennent le peuple de Dieu (1-11) ; il demande qu’il en soit délivré (14-15), et il espère que sa prière sera exaucée (15-18). Ceux qui ne joignent pas ce psaume au précédent, croient qu’il s’agit de nouveaux ennemis du même caractère que ceux qu’on a fait connaître. Le chrétien se souviendra en outre des divers ennemis de son salut. 2 Quand le méchant s’enorgueillit, les malheureux sont consumés, ils sont pris dans les intrigues qu’il a conçues 3 car le méchant se glorifie de sa convoitise, le ravisseur maudit, méprise le Seigneur. 4 Dans son arrogance, le méchant dit : Il ne punit pas, il n’y a pas de Dieu : voilà toutes ses pensées. 5 Ses voies sont prospères en tout temps. Tes jugements sont trop élevés pour qu’il s’en inquiète, tous ses adversaires, il les dissipe d’un souffle. L’endurcissement et l’obstination de son cœur font qu’il n’y réfléchit pas (Bruno). 6 Il dit dans son cœur : Je ne serai pas ébranlé, je suis pour toujours à l’abri du malheur. 7 Sa bouche est pleine de malédiction, de tromperie et de violence, sous sa langue est la malice et l’iniquité. 8 Il se met en embuscade près des hameaux, dans les lieux couverts, il assassine l’innocent. Ses yeux épient l’homme sans défense, 9 il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans son fourré, il est aux aguets pour surprendre le pauvre, il se saisit du pauvre en le tirant dans son filet. 10 Il se courbe, il se baisse et les malheureux tombent dans ses griffes. 11 Il dit dans son cœur : Dieu a oublié, il a couvert son visage, il ne voit jamais rien. 12 Lève-toi, Seigneur, ô Dieu, lève ta main. N’oublie pas les affligés. 13 Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? 14 Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause. A toi s’abandonne le malheureux, à l’orphelin tu viens en aide. 15 Brise le bras du méchant, l’impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas ? Anéantissez le pouvoir de l’impie, alors cesseront ses péchés. Pour marquer qu’une chose a disparu, cessé d’être, les Hébreux disent : On la cherche et on ne la trouve pas. Ps. Hébreux 37, 10. Job 20, 7, 8. Apocalypse 16, 20. 16 Le Seigneur est roi à jamais et pour l’éternité, les nations seront exterminées de sa terre. La terre de Dieu est, dans l’acception la plus élevée, le royaume de Dieu, dont les méchants sont exclus. 17 Tu as entendu le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, Tu as préparé, changé leur cœur par ta grâce, et tu l’as disposé à la prière. D’autres rapportent la préparation à la pureté du cœur et au zèle pour le bien, qui inspirent aux hommes pieux tant de confiance dans la prière. C’est pourquoi saint Augustin dit : Vous gardez le silence (et vous n’êtes pas exaucé), lorsque vous cessez d’aimer. Le refroidissement de la charité est le silence du cœur, le zèle de la charité en est le cri. 18 pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé afin que l’homme, tiré de la terre, cesse d’inspirer l’effroi.


