Psaume hébreu N°111
(Psaume N°110 dans la Vulgate)
1 Alléluia. ALEPH. Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur. BETH. Dans la réunion des justes et dans l’assemblée. Ce psaume commence dans le texte hébreu, à chaque membre de verset, par une lettre différente de l’alphabet, et c’est pourquoi on l’appelle alphabétique. 2 GHIMEL. Grandes sont les œuvres du Seigneur. DALETH. Recherchées pour tous les délices qu’elles procurent. Elles sont si exquises, que les hommes pieux ne peuvent rien souhaiter de meilleur. 3 HÉ. Son œuvre n’est que splendeur et magnificence. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. Il a laissé un souvenir de ses merveilles. HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant. Il a établi sa mémoire par ses actions merveilleuses. 5 TETH. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. YOD. Il se souvient pour toujours de son alliance. Il a donné à ses adorateurs, aux Israélites, la nourriture, la manne merveilleuse dans le désert, laquelle était une figure de l’adorable sacrement de l’autel. Que le chrétien se souvienne ici de ce divin mystère, et qu’il en loue Dieu, spécialement parce qu’il renferme en soi les mystères sacrés de la nativité, de la passion et de la mort de Jésus-Christ, et qu’il a servi de sceau à l’alliance nouvelle de la grâce (Augustin, Théodoret). 6 CAPH. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres. LAMED. En lui livrant l’héritage des nations. Il a fait éclater la gloire de ses œuvres, en donnant aux Israélites les possessions des Chananéens, et plus encore, en associant les nations aux Juifs, et en les réunissant tous en une seule et unique famille de Dieu. 7 MEM. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. NUN. Tous ses commandements sont immuables.Tout ce que Dieu fait et dit est vrai et juste. Les préceptes de Dieu (les prescriptions de la foi et des mœurs) sont immuables, réglés sur les lois immuables de la vérité et de la justice. 8 SAMECH. Affermis pour l’éternité. AÏN. Faits selon la vérité et la droiture. 9 PHÉ. Il a envoyé la délivrance à son peuple. TSADÉ. Il a établi pour toujours son alliance. QOPH. Son nom est saint et redoutable. 10 RESCH. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. SCHIN. Ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi. THAV. Sa louange demeure à jamais.
Psaume hébreu N°112
(Psaume N°111 dans la Vulgate)
1 Alléluia. ALEPH. Heureux l’homme qui craint le Seigneur. BETH. Qui met toute sa joie à observer ses préceptes. Selon la tradition pieuse, les prophètes Aggée et Zacharie, qui revinrent avec les Juifs de la captivité de Babylone, se servirent de ce Psaume. C’est un Psaume alphabétique comme le précédent. 2 GHIMEL. Sa postérité sera puissante sur la terre. DALETH. La race des justes sera bénie. 3 HÉ. Il a dans sa maison bien-être et richesse. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. HETH. Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste. Dans les ténèbres de l’infortune l’homme pieux trouve les consolations dont il a besoin, et une lumière suffisante, en considérant qu’il y a un Dieu miséricordieux et juste ; car lors même qu’il éprouve quelquefois un sort fâcheux, il sait néanmoins que Dieu ne peut pas permettre qu’il lui arrive rien qu’il n’aurait pas mérité par ses péchés, et qui ne serait pas pour son plus grand bien, parce que Dieu est l’amour et la justice même. 5 TETH. Heureux l’homme qui exerce la miséricorde et qui prête. YOD. En justice il fait prévaloir sa cause. Voir Deutéronome 15, 8. 6 CAPH. Car il ne sera jamais ébranlé. LAMED. Le juste laissera une mémoire éternelle. 7 MEM. Il ne craint pas les funestes nouvelles. NUN. Son cœur est ferme, confiant dans le Seigneur. 8 SAMECH. Son cœur est inébranlable, il ne craint pas. AÏN. Jusqu’à ce qu’il voie ses ennemis abattus. 9 PHÉ. Il sème l’aumône, il donne à l’indigent. TSADÉ. Sa justice subsiste à jamais. QOPH. Sa corne s’élève avec gloire. La récompense de sa justice. Sa puissance sera élevée par les honneurs. 10 RESCH. Le méchant le voit et s’irrite. SCHIN. Il grince des dents et l’envie le consume. THAV. Le désir des méchants périra.
Psaume hébreu N°113
(Psaume N°112 dans la Vulgate)
1 Alléluia. Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. Vous, serviteurs de Dieu (Jérôme). Saint Augustin, saint Athanase et d’autres traduisent : enfants, et ils entendent les chrétiens qui, parce qu’ils ont été régénérés (1 Pierre 2, 2), sont ici exhortés à louer l’auteur de leur salut, notre Seigneur Jésus-Christ. 2 Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais. 3 Du lever du soleil jusqu’à son couchant, loué soit le nom du Seigneur. 4 Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus des cieux. 5 Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? Il siège dans les hauteurs 6 et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre. Il a tant de condescendance, qu’il abaisse ses regards sur tout ce qui est petit. C’est aux humbles dans le ciel et sur la terre, à ceux qui ne s’attribuent rien, et qui attendent tout de Dieu seul, que Dieu donne sa grâce. 7 Il relève le malheureux de la poussière, il retire le pauvre du fumier, 8 pour les faire asseoir avec les princes, avec les princes de son peuple. C’est ainsi que Joseph, Moïse, David, Daniel et beaucoup d’autres furent élevés de l’abaissement le plus profond au plus haut degré d’honneur. Pareillement Dieu nous élève tous tant que nous sommes de la fange du péché sur le trône des Anges (Jérôme, Théodoret). 9 Il donne une demeure à la stérile de la maison, il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Alléluia. Ce fut ce qui arriva à l’égard de Sara, de Rébecca, d’Anne et à d’autres.
Psaume hébreu N°114
(Psaume N°113 dans la Vulgate)
1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s’éloigna d’un peuple barbare, Le Psaume rappelle le secours dont Dieu favorisa les Israélites lors de la sortie d’Égypte (1-8), et il fonde là-dessus la prière qu’il fait à Dieu de continuer, pour sa propre gloire, à se montrer secourable, et comme le Dieu vivant, en opposition aux idoles mortes (Ps. Hébreux 115, 1-8) ; enfin il espère ce secours avec confiance (Ps. Hébreux 115, 9-18). 2 Juda devint son sanctuaire, Israël son domaine. Juda fut son peuple saint, qu’il avait séparé pour lui-même d’entre les nations, pour le sanctifier, et réparer en lui la rédemption de l’humanité tout entière (Voir Exode 19, 5-6). 3 La mer le vit et s’enfuit, le Jourdain retourna en arrière. Voir Exode 14. Josué 3. 4 Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux. Toute la nature trembla (comp. Nahum, 1, 5. Habacuc 3, 6.), spécialement le mont Sinaï (Exode 19, 18. Jérôme, Théodoret). 5 Qu’as-tu, mer, pour t’enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? 6 Qu’avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8 qui change le rocher en étang, le roc en source d’eaux. Voir Nombres 20, 8. 10.
Psaume hébreu N°115
(Psaume N°113, v.1-18 dans la Vulgate)
1 Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité. 2 Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? » Vous avez, Ô Dieu favorisé notre sortie d’Égypte au moyen de vos opérations miraculeuses ; soyez donc encore présentement notre secours, non à cause de nous, qui sommes dépourvus de tout mérite, mais à cause de votre nom, de vous-même, afin que votre clémence et votre vérité dans l’accomplissement de vos promesses, par lesquelles vous nous avez secourus et nous secourez encore, soient universellement reconnues, et que vous soyez vous-même glorifié comme le Dieu vivant, en opposition avec les dieux morts des nations. 3 Notre Dieu est dans le ciel. Tout ce qu’il veut, il le fait. 4 Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, ouvrage de la main des hommes. 5 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 6 Elles ont des oreilles et n’entendent pas, elles ont des narines et ne sentent pas. 7 Elles ont des mains et ne touchent pas, elles ont des pieds et ne marchent pas, de leur gosier elles ne font entendre aucun son. 8 Qu’ils leur ressemblent ceux qui les font et quiconque se confie à elles.Que tous ceux qui fabriquent les idoles, et ceux qui les honorent, soient dépourvus de sentiment comme les idoles (Voir Sagesse, 13, 10 et suiv.). 9 Israël, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 10 Maison d’Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier.La maison d’Aaron désigne l’état sacerdotal, la maison d’Israël l’état laïque. De tout temps la véritable Église a été une société composée d’éléments divers. 11 Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 12 Le Seigneur s’est souvenu de nous, il bénira. Il bénira la maison d’Israël, il bénira la maison d’Aaron, 13 il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits avec les grands. 14 Que le Seigneur multiplie sur vous ses faveurs, sur vous et sur vos enfants. 15 Soyez bénis du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. 16 Les cieux sont les cieux du Seigneur, mais il a donné la terre aux fils de l’homme. 17 Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, ceux qui descendent dans le lieu du silence. 18 Mais nous, nous bénirons le Seigneur, dès maintenant et à jamais. Alléluia. Viens à mon secours, ô mon Dieu car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. L’enfer, l’autre monde (Nombres 16, 30-33), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l’égard des bons, ce n’était pas, comme séjour avant d’être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n’était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d’être triste, en ce qu’il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l’enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu.


