Psaume hébreu N°31
(Psaume N°30 dans la Vulgate)
1 Au maître de chant, psaume de David. David, selon toute apparence, chanta ce psaume dans le désert de Maon, lorsqu’il se voyait sur le point d’être pris par Saül (1 Samuel 23, 24). Le chrétien peut s’en servir comme de prière dans les diverses tribulations du corps et de l’âme. 2 Seigneur, en toi j’ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. Dans ta justice sauve-moi. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer. Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut. 4 Car tu es mon rocher, ma forteresse et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras. Toutes ces expressions de rocher, de pierre etc., qui servent de forteresses et de refuges, sont des allusions à la manière dont on faisait alors la guerre ; pour se mettre en sûreté contre les attaques de l’ennemi, on se réfugiait dans les montagnes et sur les rochers. 5 Tu me tireras du filet qu’ils m’ont tendu car tu es ma défense. 6 Entre tes mains je remets mon esprit, tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité. 7 Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles. Qui aiment les choses vaines, de néant (Ecclésiaste 1, 2), et qui y mettent leur confiance, quoique bien vainement. Souvent aussi les idoles sont appelées vanité (Deutéronome 32, 21. Jérémie 2, 5. 10, 15). Celui qui sert la vanité est un idolâtre. Pour moi, c’est dans le Seigneur que je me confie. 8 Je tressaillirai de joie et d’allégresse à cause de ta bonté car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme 9 et tu ne m’as pas livré aux mains de l’ennemi, tu donnes à mes pieds un libre espace. Vous m’avez délivré. 10 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis dans la détresse, mon œil est usé par le chagrin, ainsi que mon âme et mes entrailles. La vie des justes est renfermée dans une constante succession de bien et de mal (d’accidents heureux et fâcheux). Telles sont aussi les destinées de l’Église de Dieu sur la terre. 11 Ma vie se consume dans la douleur et mes années dans les gémissements, ma force est épuisée à cause de mon iniquité et mes os dépérissent. Par le châtiment de mes fautes, mes os se sont desséchés. 12 Tous mes adversaires m’ont rendu un objet d’opprobre, un fardeau pour mes voisins, un objet d’effroi pour mes amis. Ceux qui me voient dehors s’enfuient loin de moi. Mes voisins me méprisent à cause de mes ennemis, et craignent de me fréquenter. 13 Je suis en oubli, comme un mort, loin des cœurs, je suis comme un vase brisé dont on ne fait plus aucun cas 14 car j’ai appris les mauvais propos de la foule, l’épouvante qui règne à l’entour, pendant qu’ils tiennent conseil contre moi : ils ourdissent des complots pour m’ôter la vie. 15 Et moi, je me confie en toi, Seigneur, je dis: « Tu es mon Dieu. » 16 Mes destinées sont dans ta main, délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17 Fais luire ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce. Faites briller sur nous la lumière de votre face. 18 Seigneur, que je ne sois pas confondu quand je t’invoque. Que la confusion soit pour les méchants. Qu’ils descendent en silence au schéol. 19 Qu’elles deviennent muettes les lèvres menteuses qui parlent avec arrogance contre le juste, avec orgueil et mépris. 20 Qu’elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui mettent en toi leur refuge, à la vue des enfants des hommes. Publiquement, pour leur justification. 21 Tu les mets à couvert, dans l’asile de ton visage, contre les machinations des hommes, tu les caches dans ta tente, à l’abri des langues qui les attaquent. La face de Dieu est mise pour Dieu lui-même. Vous cachez vos adorateurs, vous les couvrez de votre protection auprès de vous, par vous-même. 22 Béni soit le Seigneur car il a signalé sa grâce envers moi, en me mettant dans une ville forte. La ville fortifiée est Dieu lui-même, à savoir sa protection ; car celui qui est sous la protection de Dieu, est, comme dans une ville environnée de remparts, en sûreté contre ses ennemis. 23 Je disais dans mon trouble : « Je suis rejeté loin de ton regard. » Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j’ai crié vers toi. dans le trouble, dans l’abattement de mon esprit, je me suis cru, au milieu des dangers, délaissé par vous, mais vous avez exaucé ma prière. 24 Aimez le Seigneur, vous tous qui êtes pieux envers lui. Le Seigneur garde les fidèles et il punit sévèrement les orgueilleux. 25 Ayez courage et que votre cœur s’affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur.
Psaume hébreu N°32
(Psaume N°31 dans la Vulgate)
1 De David. Pieuse méditation. Heureux celui dont la transgression a été remise, dont le péché est pardonné. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume après son adultère et la mort d’Urie, et après que le prophète Nathan lui eut fait connaître que Dieu lui avait pardonné son péché (2 Samuel 12). 2 Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas l’iniquité et dans l’esprit duquel il n’y a pas de fraude. Il ne reste plus aucune trace du péché, car Dieu ne remet pas seulement le péché, mais, dans sa toute-puissance, il en fait disparaître jusqu’aux suites (Théodoret). Il n’y a, ainsi que l’enseigne l’Écriture (1 Pierre 4, 8. Luc 7, 47) que l’amour qui obtienne que les péchés soient pardonnés et couverts. 3 Tant que je me suis tu, (parce que je n’ai pas reconnu et confessé mon péché) mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour. Il n’y a que la sincérité à reconnaître sa faute en soi-même et à la confesser au-dehors, qui procure le repos. 4 car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi, la sève de ma vie se desséchait aux ardeurs de l’été. Séla. Votre main s’est appesantie sur moi, par les angoisses de ma conscience coupable. 5 Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité, j’ai dit : « Je veux confesser au Seigneur mes transgressions » et toi, tu as remis l’iniquité de mon péché. Séla. L’aveu et le pardon n’ont été qu’une seule et même chose. 6 Que tout homme pieux te prie donc au temps favorable. Dans le temps où l’on trouve, dans le temps où le Seigneur se laisse trouver, dans le temps de la grâce. Car il y a un temps où l’on cherche Dieu, sans pouvoir le trouver, et c’est lorsque le temps de la patience et de la longanimité est passé (Voir Jean 7, 34-36). Non, quand les grandes eaux déborderont, elles ne l’atteindront pas. L’inondation des grandes eaux est un grand malheur, et ici, en particulier, c’est la vengeance de Dieu qui suit le péché. 7 Tu es mon asile, tu me préserveras de la détresse, tu m’entoureras de chants de délivrance. Séla. 8 « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je serai ton conseiller, mon œil sera sur toi. » Ces paroles sont celles de Dieu, que le pieux pénitent fait ici parler. 9 Ne soyez pas comme le cheval ou le mulet sans intelligence, il faut les gouverner avec le mors et le frein, autrement, ils n’obéissent pas. Ne soyez pas comme des animaux dépourvus d’intelligence, qui ne s’approchent de l’homme qu’au moyen du mors et du frein. Vous, pécheurs, approchez-vous du Seigneur avec confiance. 10 De nombreuses douleurs sont la part du méchant, mais celui qui se confie dans le Seigneur est environné de sa grâce. 11 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et soyez dans l’allégresse. Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit.
Psaume hébreu N°33
(Psaume N°32 dans la Vulgate)
1 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur. Aux hommes droits sied la louange. 2 Célébrez le Seigneur avec la harpe, chantez-le sur le luth à dix cordes. 3 Chantez à sa gloire un cantique nouveau (un cantique qu’on n’a pas encore entendu, incomparable voir Apocalypse 5, 9), unissez avec art vos instruments et vos voix 4 car la parole du Seigneur est droite et toutes ses œuvres s’accomplissent dans la fidélité. Ce que Dieu dit est vrai, sans fausseté, et il tient tout ce qu’il promet (Jérôme). 5 Il aime la justice et la droiture, la terre est remplie de la bonté du Seigneur. La terre, dit saint Augustin, est pleine de misère, mais aussi pleine de miséricorde. C’est par miséricorde que, durant cette vie, Dieu appelle les pécheurs, qu’il stimule les négligents, qu’il console les affligés, qu’il instruit les ignorants, qu’il aide ceux qui combattent, qu’il ne délaisse personne. Le temps présent est donc le temps d’une grande miséricorde. Après le temps de la miséricorde viendra le temps de la justice, où il n’y aura plus lieu au repentir. 6 Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Voilà donc le Seigneur, le Verbe et l’Esprit qui concourent par leur action à l’œuvre de la création. Selon le sentiment commun des Pères de l’Église, ces paroles contiennent une expression du mystère de l’adorable Trinité. 7 Il rassemble comme en un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les flots de l’abîme. Dieu, lors de la création, rassembla les eaux en un seul lieu (Genèse 1. 9), et il les y tient encore présentement renfermées. 8 Que toute la terre craigne le Seigneur. Que tous les habitants de l’univers tremblent devant lui. 9 Car il a dit et tout a été fait, il a ordonné et tout a existé. il est un Dieu tout-puissant. 10 Le Seigneur renverse les desseins des nations, il réduit à néant les pensées des peuples. Ce Dieu tout-puissant rend vaines les pensées et renverse les complots des peuples et des princes contre le royaume de Dieu. 11 Mais les desseins du Seigneur subsistent à jamais et les pensées de son cœur dans toutes les générations. Le Seigneur poursuit l’exécution de ses desseins dans le temps et dans l’éternité. 12 Heureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu, heureux le peuple qu’il a choisi pour son héritage. Au sujet de la confusion dont les peuples païens sont couverts par l’anéantissement de leurs projets, le Chantre sacré jette un coup d’œil sur le bonheur du peuple de Dieu, et, après avoir tracé le tableau de la toute-puissance de Dieu (6-11) il passe à celui de sa divine providence (13-15). 13 Du haut des cieux le Seigneur regarde, il voit tous les enfants des hommes, 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions. Et leur donne le succès ; car ainsi qu’il est écrit dans ce qui suit, ce n’est pas la force de l’homme, mais Dieu qui sauve. 16 Ce n’est pas le nombre des soldats qui donne au roi la victoire, ce n’est pas une grande force qui fait triompher le guerrier. 17 Le cheval est impuissant à procurer le salut et toute sa vigueur n’assure pas la délivrance. Celui qui dans la guerre se confie en ses chevaux, dans sa cavalerie, est trompé. 18 L’œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, le Seigneur a les yeux fixés sur tous, mais spécialement sur son peuple. 19 pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre au temps de la famine. Dans la famine, dans la disette et dans toute espèce de besoin. 20 Notre âme attend avec confiance le Seigneur, il est notre secours et notre bouclier, 21 car en lui notre cœur met sa joie, car en son saint nom nous mettons notre confiance. En lui-même, que nous appelons le Dieu fidèle et secourable. 22 Seigneur, que ta grâce soit sur nous comme nous espérons en toi.
Psaume hébreu N°34
(Psaume N°33 dans la Vulgate)
1 De David lorsqu’il contrefit l’insensé en présence d’Abimélech et que, chassé par lui, il s’en alla. Abimélech était le titre commun des rois des Philistins. 2 ALEPH. Je veux bénir le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. dans la bonne et dans la mauvaise fortune. Saint Augustin fait à ce sujet cette réflexion : Louez Dieu lorsqu’il vous donne des consolations ; louez-le lorsqu’il vous les retire, parce que c’est lui qui les donne, et qui les retire ; seulement il ne se retire jamais lui-même de celui qui le loue. 3 BETH. Dans le Seigneur mon âme se glorifiera : que les humbles entendent et se réjouissent. il exhorte à louer Dieu avec lui. 4 GHIMEL. Exaltez avec moi le Seigneur, ensemble célébrons son nom. 5 DALETH. J’ai cherché le Seigneur je l’ai prié de me secourir et il m’a exaucé et il m’a délivré de toutes mes frayeurs. 6 HÉ. Quand on regarde vers lui, on est rayonnant de joie, VAV. Et le visage ne se couvre pas de honte. 7 ZAÏN. Ce pauvre a crié et le Seigneur l’a entendu et il l’a sauvé de toutes ses angoisses. Le Chantre sacré veut parler de lui-même. 8 HETH. L’ange du Seigneur campe autour de ceux qui le craignent et il les sauve. Les hommes pieux sont environnés des anges comme d’un camp, en sorte que leurs ennemis ne peuvent rien entreprendre contre eux. (Hébreux 1, 14). C’est ainsi qu’un camp d’anges protégea Jacob, lorsqu’il revenait de la Mésopotamie (Genèse 32). 9 TETH. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux l’homme qui met en lui son refuge. 10 YOD. Craignez le Seigneur, vous ses saints car il n’y a pas d’indigence pour ceux qui le craignent. Ceux qui appartiennent à son peuple, à son Église. 11 CAPH. Les lionceaux peuvent connaître la disette et la faim mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manquent d’aucun bien. Ils ne manquent pas de la grâce intérieure ; et même ce qui leur est nécessaire dans l’ordre temporel, leur est aussi donné (Matthieu 6, 33). 12 LAMED. Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13 MEM. Quel est l’homme qui aime la vie, qui désire de longs jours pour jouir du bonheur ? 14 NUN. Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses, Évitez le mal, spécialement le mal de la langue, alors vous serez heureux ; car vous serez parfait (Jacques 1, 26. 3, 2) et être parfait rend heureux. 15 SAMECH. Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la. Faites tous vos efforts pour arriver à la paix intérieure du cœur (Ps. Hébreux 4, 9), et pour vivre en paix avec les hommes vos semblables. 16 AIN. Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris. 17 PHÉ. La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. Il prend vis-à-vis d’eux l’attitude d’un ennemi. 18 TSADÉ. Les justes crient et le Seigneur les entend et il les délivre de toutes leurs angoisses. 19 QOPH. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l’esprit est abattu. 20 RESCH. Nombreux sont les malheurs du juste, mais de tous le Seigneur le délivre. 21 SCHIN. Il garde tous ses os (sa personne), aucun d’eux ne sera brisé. 22 THAV. Le mal tue le méchant et les ennemis du juste sont châtiés. 23 Le Seigneur délivre l’âme de ses serviteurs et tous ceux qui se réfugient en lui ne sont pas châtiés.
Psaume hébreu N°35
(Psaume N°34 dans la Vulgate)
1 De David. Seigneur, combats ceux qui me combattent, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. Le Chantre sacré adresse sa prière à Dieu, comme un infortuné, contre ses ennemis pleins d’orgueil et de méchanceté ; il fait des vœux pour leur perte, et, certain d’être exaucé, il termine par des actions de grâces. Suivant les Pères de l’Église et les anciens exégètes chrétiens, celui que David fait prier est le Messie dans sa Passion, au sujet de laquelle les anciens Juifs (Isaïe 58) n’étaient pas dans l’ignorance ; du moins la situation du malheureux qui fait entendre ses plaintes dans le Psaume, est-elle dans un parfait accord avec la vie de Jésus-Christ. Ceux contre lesquels le patient cherche protection, et sur lesquels il appelle la vengeance divine sont les ennemis publics, les ennemis de sa dignité, et par conséquent les ennemis de Dieu. David n’a fait que du bien à ses ennemis personnels (1 Samuel 24. 2 Samuel 16). 2 Saisis le petit et le grand bouclier et lève-toi pour me secourir. Dieu est représenté sous la figure d’un combattant. 3 Tire la lance et barre le passage à mes persécuteurs ; dis à mon âme : « Je suis ton salut. » 4 Qu’ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie, qu’ils reculent et rougissent ceux qui méditent ma perte. Les ennemis, qui ravissent la vie, sont, dans la pensée de l’Israélite, les ennemis publics, les ennemis de sa nation (Comp. Jérémie 19, 9. 21, 7 . 34, 21). Que le chrétien se souvienne de la vie de son âme. 5 Qu’ils soient comme la paille au souffle du vent et que l’ange du Seigneur les chasse devant lui. 6 Que leur voie soit ténébreuse et glissante et que l’ange du Seigneur les poursuive. Que, dans leur fuite, les ténèbres et les mauvais chemins leur soient un obstacle, afin que le châtiment les atteigne. 7 Car sans cause ils ont caché leur filet pour ma ruine, sans cause ils ont creusé la fosse pour me faire périr. 8 Que la ruine tombe sur lui à l’improviste, que le filet qu’il a caché le saisisse, qu’il y tombe et périsse. Qu’il soit pris dans le filet qu’il avait caché 9 Et mon âme aura de la joie dans le Seigneur, de l’allégresse dans son salut. Dans le salut que le Seigneur lui aura procuré. 10 Tous mes os diront : « Seigneur, qui est semblable à toi, délivrant le malheureux d’un plus fort que lui, le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ? » Tous mes os : tout mon être. 11 Des témoins iniques se lèvent ; ils m’accusent de choses que j’ignore. Ils m’ont accusé de crimes que je ne connaissais pas. Sur les faux témoins de Jésus-Christ voir Matthieu 26, 60. 12 Ils me rendent le mal pour le bien ; mon âme est dans l’abandon. ils ont désolé, ils ont rendu mon âme veuve, ils m’ont privé de toute consolation extérieure, de toute relation amicale, de toute compassion. 13 Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j’affligeais mon âme par le jeûne et ma prière retournait sur mon sein. J’étais dans l’affliction, lorsqu’il leur arrivait quelque malheur ; je penchais ma tête en priant, en sorte que ma prière se répandait de ma bouche dans mon sein ; je priais avec un grand recueillement et une grande ferveur. C’est ainsi qu’Élie priait également dans une attitude humiliée et recueillie (Voir 1 Rois 18, 42). 14 Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement, comme pour le deuil d’une mère, je me courbais avec tristesse. 15 Et maintenant que je chancelle, ils se réjouissent et s’assemblent, contre moi des calomniateurs s’assemblent à mon insu ; ils me déchirent sans relâche. Les coups de bâtons, les discours outrageants. 16 Comme d’impurs parasites à la langue moqueuse, ils grincent des dents contre moi. 17 Seigneur, jusqu’à quand le verras-tu ? Arrache mon âme à leurs persécutions, ma vie à la fureur de ces lions. 18 Je te louerai dans la grande assemblée, je te célébrerai au milieu d’un peuple nombreux. 19 Qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet, ceux qui m’attaquent sans raison. Qu’ils ne clignent pas des yeux, ceux qui me haïssent sans cause. Ils s’entendent entre eux par signes, ils se donnent des signes secrets, ceux qui sont animés à mon égard de mauvaises intentions (Voir Proverbes 6, 13). 20 Car leur langage n’est pas celui de la paix ; ils méditent de perfides desseins contre les gens tranquilles du pays. Contre ceux qui ne font aucun mal à qui que ce soit. 21 Ils ouvrent toute large contre moi leur bouche, ils disent : « Ah ! Ah ! Notre œil a vu…. » Exclamation d’une joie maligne ; nous avons vu ce que nous avons très-longtemps souhaité voir. 22 Seigneur, tu le vois. Ne reste pas en silence, Seigneur, ne t’éloigne pas de moi. 23 Éveille-toi, lève-toi pour me faire justice, mon Dieu et mon Seigneur, pour prendre en main ma cause. 24 Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu et qu’ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25 Qu’ils ne disent pas dans leur cœur : « Notre âme est satisfaite. » qu’ils ne disent pas : « Nous l’avons englouti. » 26 Qu’ils rougissent et soient confondus tous ensemble, ceux qui se réjouissent de mon malheur. Qu’ils soient couverts de honte et d’ignominie, ceux qui s’élèvent contre moi. 27 Qu’ils soient dans la joie et l’allégresse, ceux qui désirent le triomphe de mon droit et que sans cesse ils disent : « Gloire au Seigneur, qui veut la paix de son serviteur. » Le triomphe de mon droit : de ma juste cause, de mon innocence. 28 Et ma langue célébrera ta justice, ta louange tous les jours.


