L’évêque de Cadix, Monseigneur Rafael Zornoza, a remis sa charge après avoir fait l’objet d’une enquête canonique du Vatican pour des accusations présumées d’agressions sexuelles sur un mineur dans les années 1990. Ce cas est inédit en Espagne, car c’est la première fois qu’un évêque en fonction est publiquement investi dans une telle procédure. Le pape Léon XIV a accepté sa démission le 22 novembre 2025, marquant une étape significative dans la lutte contre les abus dans l’Église catholique espagnole. L’accusation concerne des faits lors de la direction de Mgr Zornoza d’un séminaire près de Madrid, où un ancien séminariste affirme avoir été victime d’abus entre 14 et 21 ans. L’évêque dément fermement ces allégations et coopère avec l’enquête tout en ayant suspendu ses fonctions officielles, notamment pour suivre un traitement contre un cancer agressif.
Contexte de l’affaire et déroulement de l’enquête
Le principal accusateur a adressé sa plainte au Vatican durant l’été 2025, conduisant le Dicastère pour la Doctrine de la Foi à ouvrir une investigation canonique. L’enquête porte sur des faits supposés survenus entre 1994 et le début des années 2000 alors que Mgr Zornoza était recteur du séminaire diocésain de Getafe, en banlieue de Madrid. Selon la plainte, des agressions sexuelles répétées ainsi qu’une pression psychologique, notamment liée à des tentatives de « thérapie de conversion » pour « guérir » l’homosexualité, auraient été exercées sur le jeune homme. Ce dossier intervient dans un climat de révélation et de reconnaissance du problème des abus sexuels dans l’Église espagnole, avec plusieurs centaines d’abuseurs identifiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Malgré la prescription sous la loi civile, la justice ecclésiastique poursuit ses investigations en appliquant des procédures internes.
Conséquences et nomination d’un successeur
Après acceptation de la démission, le pape Léon XIV a nommé monseigneur Ramón Darío Valdivia Giménez, évêque auxiliaire de Séville depuis 2023, comme nouvel évêque de Cadix et Ceuta. Cette nomination est perçue comme un acte fort pour assurer la continuité pastorale et restaurer la confiance des fidèles dans cette région. Par ailleurs, la Conférence épiscopale espagnole appelle au respect de la présomption d’innocence en attendant l’issue de l’enquête. Cette affaire a aussi réveillé des débats en Espagne sur la transparence dans l’Église et la nécessité d’une prise en charge rigoureuse des victimes d’abus. La démission de Mgr Zornoza, liée à la fois à l’enquête et à sa santé, ouvre un nouveau chapitre dans le parcours de l’Église face aux scandales du passé.
Ce sujet illustre un moment historique et critique pour l’Église catholique espagnole, avec un évêque démissionnaire confronté publiquement à des accusations graves, la première telle enquête menée au plus haut niveau de la hiérarchie espagnole. La nomination rapide d’un successeur souligne l’importance d’une réponse institutionnelle ferme, alliant justice interne et pastorale.
